Reptiles

Les connaissances de plus en plus approfondies que nous avons des reptiles qui ont existé avant la grande extinction de la fin du Crétacé, ont remis en cause le classement traditionnel que nous avions des ceux-ci. La classification actuelle présente les reptiles comme étant des vertébrés que l’on dit à « sang-froid », il faut plutôt parler de température corporelle variable (contrairement aux mammifères dont la température corporelle est stable*) ; à écailles et dont corps est allongé. Il existait plusieurs grandes familles de reptiles avant l’extinction, mais celle qui a été à l’origine des oiseaux actuels est celle des dinosaures. Ceux que nous connaissont sous le nom de ptérausaures ne sont pas à l’origine des oiseaux. Ce genre de vertébrés s’est complètement éteint après la crise K-Pg**. Car tous les reptiles n’était pas des dinosaures. Seuls les dinosaures sont à l’origine des oiseaux. Car avec l’avancée des recherches et des technologies, on sait désormais que de nombreux dinosaures possédaient des plumes, des poils et avaient une température corporelle stable. Ils étaient beaucoup plus évolués que nous le pensions, ne serait-ce que d’avoir probablement des capacités cognitives avancées pour certaines espèces. Mais il y a 65 millions d’années…boum ! Plus rien ou presque car cette extinction ne s’est pas faite en un clin d’oeil comme le laissent imaginer les docus TV les plus sérieux, sur ce thème**. Elle aurait pris plusieurs milliers d’années en laissant le champ libre aux mamifères et aux oiseaux.

Si la célèbre météorite de Chicxulub, qui mesurait entre 10 et 15 km de diamètre, n’avait fait que « frôler » notre planète, (frôler à une échelle astronomique relative qui se calcule en centaines de milliers de km), nous serions peut-être les descendants évolués de certains des reptiles qui peuplaient la Terre du Crétacé. Quoi que!**

Pour être plus précis, les ancètres des oiseaux étaient les plus terribles des dinosaures ;  les théropodes ; prédateurs carnassiers qui dominaient la chaîne alimentaire dont leur plus célèbre représentant le Tyrannosaurus Rex ou T-rex, croisait pourtant plus dangereux que lui. Ces théropodes sont donc encore présents parmi nous, par leur descendance que sont les oiseaux. Ben oui, vous avez des mini T-Rex dans vos poulaillers ! Et vos poules ont des ancêtres qui avaient des dents.

Ce qui a permis de démontrer cette parenté, est un petit os que nous appellons “os des voeux”, cette fourche, résultat de la fusion des clavicules déjà présente chez les théropodes.

Encore plus étonnant, les plus proches parents actuels des oiseaux sont les crocodiliens, l’un des quatre ordres de reptiles actuels avec les squamates (lézards, serpents), les sphénodons absents chez nous car présents uniquement en Océanie et les tortues.

En Europe, nous croiserons donc plus couramment des squamates et des tortues.

Les reptiles actuels sont tétrapodes, ce qui ne semble pas évident au premier regard. En effet, pour certains comme les serpents, les pattes sont réduites à l’état de vestiges osseux. Ils sont recouverts d’écailles ou de plaques osseuses, parfois agrémentés de pointes, de cornes, de crêtes ou de fanons. Mais ils ne portent plus de plumes ou de poils.

*Il est toutefois à noter que certains mammifères n’ont pas une homéothermie constante, leur température corporelle varie et doivent donc hiberner.

**Les arguments de la seule météorite sont de plus en plus battus en brèche par les dernières recherche géologiques qui démontrent que cette météorite ne serait que « le coup de grâce » à l’extinction de masse de la limite  K-Pg, Crétacé-Paléogène (anciennement dénommée limite K-T, Crétacé-Tertiaire). Ces dernières recherches mettent en avant une crise volcanique qui a duré plusieurs centaines de milliers d’années, 800 000 ans environ, entre -68 et -60 Ma (Trapps du Deccan), en diffusant dans l’atmosphère des millions de tonnes de dioxyde de carbone et de sulfure d’hydrogène responsables de l’effet de serre et de pluies acides. Selon cette hypothèse, les changements climatiques engendrés par ces rejets polluants, auraient amorcé cette extinction bien en amont de la chute de la météorite.                                                  

Cf: https://www.mnhn.fr/fr/les-dinosaures-se-seraient-ils-eteints-quoi-qu-il-arrive

Cf: https://www.france.tv/france-5/les-5-vies-de-la-terre/6656999-le-feu.html#section-about

Cf: https://www.mnhn.fr/fr/qu-est-ce-qu-un-dinosaure

Lézard vert (Lacerta bilineata)

Le lézard vert européen est de l’ordre des squamates (qui portent des écailles selon l’origine latine du nom de l’ordre) et de la famille des Lacertidés. Ce lézard est essentiellement présent en France (sauf dans le nord et la Corse), et l’Italie. Il est aussi présent dans l’extrême nord de l’Espagne, les îles anglo-normandes, le sud de la suisse et une petite partie de l’Allemagne. Sa couleur d’un vert vif moucheté de noir est complétée d’un bleu plus soutenu chez les mâles au niveau de la gorge. Il peut atteindre les 30 cm. Il est strictement protégé par la loi.

Lézard des murailles (Podarcis muralis)

Ce petit lézard de moins de 20 cm et de moins de 10 g est courant en France métropolitaine. Sa couleur varie du marron au gris. Il a un cousin proche avec lequel il peut-être confondu, le lézard catalan. Mais ce dernier n’est observé que dans les Pyrénées, la haute provence et les cévennes. Ce lézard est ovipare et peut pondre jusqu’à 9 oeufs. Il se nourrit essentiellement d’arthropodes. Son biotope favori est principalement composé de rocailles, de ruines, de vieux murs ensoleillés et il est très aussi présent en milieu urbain.

Lézard des murailles “mélanique” ou “mélanisé”

« Petite » explication :

Dans tous les règnes du vivant, la nature joue des tours plus ou moins heureux. Parmi ceux-ci, les variations aléatoires dus à des gènes mutants. Ces variations peuvent être mortelles, handicapantes ou différencient seulement certains spécimens d’une espèce par rapport à leurs congénères.

C’est le cas de la pigmentation de la peau. Les cas les plus fréquents dans le règne animal sont l’albinisme, du latin Albus qui veut dire blanc et le leucisme du grec Leukos qui se traduit lui aussi par blanc. Ceux-ci sont dus à l’absence totale ou partielle de mélanine qui est responsable de la coloration plus ou moins foncée de la peau, des poils et des yeux. On connaît des tigres blancs, des lions blancs mais aussi des bisons, des cerfs, des grizzlis, des reptiles comme le python ou le crocodile et Snowflake le gorille blanc. Nos animaux domestiques sont aussi sujets à ces deux phénomènes. C’est un problème de survie pour les animaux sauvages, car n’ayant pas leur couleur de pelage ou de plumage « normal », ils sont plus facilement repérables par leurs prédateurs dès leur naissance. Ils parviennent rarement à l’âge adulte. Mais tous les animaux blancs ne sont pas albinos, l’ours blanc par exemple n’est pas un ours albinos, sa couleur blanche est naturelle et est due à la sélection naturelle à son milieu de vie depuis des millénaires. L’homme peut aussi être sujet à l’albinisme.

Mais le phénomène inverse existe aussi et cette fois on parle de mélanisme. Seuls les animaux sont touchés. Ce n’est plus une absence de mélanine mais une surproduction de mélanine. Le mélanisme est plus rare mais les cas les plus emblématiques sont les panthères noires qui sont en fait des léopards atteints de mélanisme. Les reptiles peuvent être atteints, c’est le but de petit rappel sur ces deux défauts de pigmentation car avec les photos ci-dessus, vous pouvez voir ce que cela donne sur un lézard des murailles.

Celui-ci a été photographié le matin du 14 juillet 2022 dans le bourg. Je pensais à une autre espèce de lézard mais après quelques recherches sur Internet, j’ai vu d’autres photos de lézards des murailles noirs dits mélaniques.

Orvet (Anguis fragilis)

Enfin un orvet vivant ! Car tous les spécimens que j’ai vus, étaient ; hélas ; morts sur nos routes. De plus, il est « entier ». Le peu d’orvets vivants aperçus (il y a très longtemps), ont eu à se délester d’une partie de leur anatomie.

Contrairement à ce que pense la très grande majorité de nos concitoyens, l’orvet n’est pas un serpent, mais un lézard. Certes il n’a pas de pattes et il semble couvert d’écailles comme les serpents mais des différences notables ne laissent aucun doute sur sa nature réelle.

La tête pour commencer, petite, elle est cylindrique et ne se distingue pas du corps au niveau du cou. Les vipères ou les couleuvres, par exemple, ont une tête plus large que le cou, triangulaire pour la vipère, ovale pour la couleuvre. Les serpents ont des écailles plus larges sur le ventre pour faciliter la reptation. La reptation des orvets est plus laborieuse et moins agile.

Enfin détail important, comme beaucoup de lézards, l’orvet à la faculté de se séparer d’une partie de sa queue en cas de danger. Ce phénomène se nomme « autotomie ». La queue repoussera mais plus courte. Son surnom est « serpent de verre ». L’orvet que vous verrez dans cet article est visiblement un adulte, il est plutôt de grande taille, 25 cm environ, et sa queue n’a pas eu à souffrir d’un raccourcissement impromptu. En général, les appendices raccourcis laissent apparaître une légère césure. Et j’ai bien sûr évité de le stresser pour qu’il conserve son intégrité physique.

Quant aux pattes, même si elles ne sont pas visibles, l’évolution lui a quand même laissé quelques vestiges visibles à la radiographie.

L’orvet est ovovivipare c’est-à-dire que l’incubation des œufs se fait dans le corps de la mère, les petits sortent de l’oeuf quasiment la ponte terminée.  Pour info les oiseaux sont ovipares, l’incubation se fait pendant la couvaison, et les mammifères sont vivipares, les petits naissent formés. La ponte de l’orvet peut comporter de 6 à 12 œufs.

Même si l’orvet semble rare, il est en fait plutôt répandu en Europe mais les populations tendent à décliner à cause des modifications de son habitat. Et sa discrétion en fait un animal dont on connaît encore peu de chose.

Vipère aspic (Vipera aspis)

La vipère aspic est un serpent de la famille des vipéridés. Elle est commune en France et en Italie, dans l’extrême nord de l’Espagne et le Jura suisse. En France elle est totalement absente en Corse et dans le nord du pays au-delà d’une ligne qui va de Nantes à la frontière avec le Luxembourg. C’est une vipère aux couleurs variables selon les spécimens, grise, brune, verte olive, rousse, beige voire complètement noire plus particulièrement en Suisse. Le museau est légèrement retroussé, la pupille est fendue verticalement (la couleuvre à une pupille ronde). La queue se rétrécie brutalement après le reste du corps de l’animal. Tous ces détails peuvent être vus sur les photos.  La taille de l’animal peut aller jusqu’à 80 cm pour les femelles et 76 cm pour les mâles. La vipère est vivipare, les petits naissent formés, après 3 mois de gestation. Il peut y avoir de 3 à 13 vipéreaux par naissance et déjà autonomes. Elle chasse à l’affut de petits animaux ; oiseaux, rongeurs, lézards qu’elle neutralise par sa morsure venimeuse. Même si la proie réussi à s’enfuir, la vipère est assez patiente pour les retrouver à l’odeur. La vipère est sourde, mais elle est sensible aux vibrations. Et sa langue bifide lui sert de détecteur d’odeur. Comme nombre de reptiles à sang froid et leur métabolisme lent, la digestion prend environ 1 semaine et est tributaire de la température extérieure. C’est aussi pourquoi elle est absente du nord de la France, le climat ne lui est pas favorable. Elle fréquente les zones bocagères, les haies et les lisières de forêts jusqu’à 2900 m d’altitude. Sa morsure est rarement fatale à l’homme, mais elle peut provoquer des chocs anaphylactiques pour les personnes allergiques, qui peuvent aller jusqu’au décès de la victime. Le spécimen que j’ai photographié était mort peu de temps auparavant (quelques heures ou quelques minutes), le long de la route au niveau du Boueix. Personnellement je n’aurais pas pris de risques à « taquiner » cette vipère de cette manière. D’autant plus qu’elle se serait probablement enfuie à mon arrivée. Je ne l’aurais pas non plus tuée, ce n’est pas ma façon de procéder. Même si les vipères ont mauvaise réputation chez l’homme, toute forme de vie sauvage doit être préservée. Les reptiles sont de toute façon protégés par la loi (cf. annexe III de la convention de Berne). En visionnant les photos et plus particulièrement les flans et le ventre, il semblerait que cette vipère a été en période de mue avant l’hiver. On peut apercevoir aux extrémités des écailles, une bordure translucide qui signalerait l’amorce de ce phénomène. Ces périodes transitoires pour les reptiles les rendent très vulnérables auprès de leur prédateurs (et de l’Homme). La vipère est une excellente nageuse. Sur une des photos, prise à la mare du Puylatat, seule la tête apparait. Elle a plongé dès qu’elle m’a vu.

Sur deux autres images, il y a une autre vipère, tuée par une buse. On peut voir sur l’image, la méthode utilisée par les rapaces pour neutraliser le serpent. Au niveau du cou, il y a une découpe nette de la colonne vertébrale provoquée par le bec acéré de la buse. Comment je sais que c’est une buse ? L’oiseau l’a laissée tomber devant moi quand elle s’est envolée à mon arrivée, sur la route de Saint-Pardoux.