Livre 3

Les Sannatois dans la Grande Guerre 1914-1918

Avant-propos

La vie quotidienne des Sannatois à la « Belle Époque ».

Avec ce second livre nous poursuivons notre « Balade au fil du temps », en parcourant l’histoire de notre commune et de ses habitants. Nous nous attardons sur une période particulière qui est celle « d’avant », d’avant maintenant, juste avant. Avant que le formidable progrès qui a surgi au milieu du XXème siècle n’emporte tout sur son passage, avec ses bienfaits incontestables, qui ont rendu la vie plus facile et plus longue. Cependant chaque médaille a son revers. Si notre époque n’a pas encore apporté complètement le bonheur matériel, elle a toutefois procuré au plus grand nombre de personnes une amélioration de leurs conditions de vie et de travail, mais parallèlement elle n’a pas satisfait les autres besoins humains, d’ordre immatériel. Un déséquilibre semble s’être installé entre la recherche effrénée de la satisfaction des besoins matériels, par l’excès de consommation qui confine au gaspillage, et l’abandon de tout ce qui est à la base du lien social, de ce qui nous rend heureux de vivre ensemble, de s’épanouir parmi les autres.

Ce contraste, cette dichotomie comme on dit, entre ce spectaculaire progrès économique et cette « régression sociale » déroute bon nombre d’entre nous. Il engendre l’incertitude, et même pour certains, une crainte de l’avenir, qui nous conduisent à nous tourner vers le passé. Certains le font par curiosité, d’autres pour en tirer des leçons, et beaucoup par nostalgie de ce qui fut pour eux une « belle époque ». Ils la qualifient ainsi parce qu’elle eut incontestablement des aspects positifs-mais pas seulement-, aussi parce que ce fut celle de leur jeunesse…ou celle de leurs parents, ou de leurs grands-parents, eux-mêmes nostalgiques de leur jeunesse. Nulle époque ou presque n’a échappé au « c’était mieux avant », au mythe de « l’âge d’or » qu’auraient connu les ancêtres. Il en va ainsi de cette période de grand essor économique et de paix, qu’a connue notre pays avant la première guerre mondiale, de la fin du 19ème siècle jusqu’en 1914, appelée pour cela, à posteriori, « La Belle Époque ». Terme peut-être pas totalement usurpé car cette période n’est-elle pas celle de l’apogée de la France, en termes de rayonnement culturel et de puissance politique et militaire ?

Notre évocation (ou notre étude) ne se limite pas à ces deux ou trois décennies, elle les déborde en amont et en aval, et, puisqu’elle s’attache à la description de « la vie quotidienne », c’est-à-dire la vie de tous les jours des Sannatoises et des Sannatois, plus qu’à la narration d’événements, elle n’est pas encadrée par des dates précises. Mais si l’on devait proposer des dates pour donner un ordre d’idée, disons que l’on parle d’un temps que les moins de 50 ans n’ont pas connu, et qui remonterait au milieu du 19ème siècle. Ce milieu du 19ème siècle marque un tournant important dans la vie des Sannatois, non que la vie ait subitement changé, mais comme vous le constaterez à la lecture de ce livre, notre commune a amorcé à ce moment-là, comme certainement d’autres communes de Creuse, mais plus que la moyenne, un essor dont on peut légitimement tirer quelque fierté…Comme la France, Sannat ne connaissait-il pas alors sa « belle époque », son apogée ? Sa population était encore proche de son maximum, la migration des maçons, source de revenus, battait son plein, l’amélioration de l’instruction et de la santé connaissait un formidable coup d’accélérateur, tous les services qui faisaient de notre bourg une petite métropole, capable de satisfaire les besoins des habitants, existaient encore…puis le malheur est arrivé, au son du canon ! Après la Grande guerre, le déclin commença.

Globalement, à la lecture de ces pages, vous sentirez sans doute se dégager une certaine nostalgie d’un monde qui fut, et qui n’est plus, sans complaisance excessive toutefois, car la vie y était parfois difficile. Cette nostalgie, qui est selon certains une « tristesse heureuse », est faite de respect et d’amour pour ceux qui nous ont précédés, et à qui l’on doit tant de choses ; pour ces hommes particuliers que furent les Creusois, et singulièrement les Sannatois de cette époque, ces paysans-maçons migrants, et leurs épouses, qui ont fait ce que nous sommes.

Cette nostalgie, vous la rencontrerez au travers de la vie de ces paysans, de certains artisans, de femmes, de tous ces gens du peuple dont les auteurs des articles ont voulu vous conter le quotidien, avec l’aide de témoins qui racontent ce qu’ils ont vécu. Vous découvrirez même un univers peu connu, celui d’un « château », le château du Tirondet, qui nous est narré par un descendant de la famille de Loubens de Verdalle qui a bien voulu nous faire bénéficier de sa contribution.

Il est maintenant l’heure de vous embarquer dans notre machine à remonter le temps.

Bon voyage, et bonne lecture !

                                                           Jean-Pierre Buisson

 

 Nous remercions tous les auteurs et contributeurs dont les noms sont cités au fil de l’ouvrage, ainsi que les personnes qui nous ont fourni des documents, ou qui nous en ont permis l’accès, en particulier Mme le Maire, Maryse Chaumeton et le secrétaire de mairie, Bruno Dugenest.

Nous adressons une pensée particulière aux familles d’Alain Dupas et de Renée Létang, membres actifs de SHP, qui nous ont quittés respectivement aux mois de mars et d’avril 2017. Ils avaient participé à la rédaction de ce livre sous forme de témoignages que vous trouverez dans l’article sur l’agriculture, dans celui sur la population et dans celui intitulé « Regards de femmes ». Nous leurs rendons, à l’occasion de la parution de cet ouvrage, un hommage affectueux et reconnaissant.

 

 

Les livres sont encore disponibles, à raison de quelques exemplaires pour le N°1, un peu plus pour les N°2 et 3.

Prix : N° 1 : 15€                 N°2 : 10€                 N°3 : 16€

Les 3 ensemble : 30€