Balade dans le bourg d’autrefois

     Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

La commune de Sannat et l’association Sannat Histoire et Patrimoine sont heureuses de vous accueillir. Elles vous proposent de remonter le temps et d’imaginer ce que fut le Bourg de Sannat il y a un siècle.

Pour cela, dix reproductions de cartes postales sont apposées dans le Bourg aux endroits suivants : Cinq sur la Place du 8 mai : Photos de 1 à 5. Deux Rue des Ecoles : Photos 6 et 7. Deux Rue de la Poste : Photos 8 et 9. Une Place de la Bascule : Photo N°10

Les clichés ont tous été pris entre 1900 et 1939. Ces photographies anciennes vous présentent un lieu de vie, de travail et de rencontre qui fut autrefois très animé et très convivial, et qui, à un échelon moindre, entend le demeurer, même si sa population a beaucoup diminué. En 1901 par exemple, la commune comptait 1476 habitants, et le Bourg, avec le Chez et le Boueix, 270. Les maisons étaient toutes occupées, et très occupées ! Aujourd’hui à Sannat vivent seulement 337 résidents principaux (recensement de 2018), et, à la belle saison, beaucoup de résidents secondaires.

Les QR Codes apposés sur chaque panneau permettent de bénéficier d’un descriptif et d’un commentaire plus fournis. En outre un questionnaire, qui se veut ludique, permet d’agrémenter la visite. Une question à réponses multiples est proposée à chaque étape. Les réponses sont données à la fin de la visite.

Les commentaires que vous pouvez lire sur les QR Codes essayent de donner vie aux images, en précisant quelles étaient les activités artisanales et commerciales qui animaient ce bourg dynamique. Vous constaterez qu’elles étaient nombreuses, et que si l’activité principale de la commune était l’agriculture, et que l’autre grande activité, la maçonnerie « migrante », était en train de disparaître, le Bourg offrait une palette de services aux habitants de la commune, et des petites communes voisines, propres à satisfaire la plus grande partie de leurs besoins. Après la seconde guerre mondiale, avec la diminution du nombre d’habitants, le développement des moyens de communication, la fabrication industrielle, et la concentration des commerces dans les villes, les uns après les autres, commerces et ateliers fermèrent, quand vint l’heure de la retraite de ceux qui les faisaient vivre. Mais tout n’a pas disparu, heureusement. Le fil n’a pas été rompu. Sannat vit encore, nombreux sont ceux qui y contribuent, qu’ils en soient remerciés, et nous espérons que vous prendrez plaisir à remonter le temps avec eux. Nous vous conseillons d’effectuer le circuit dans l’ordre car dans les commentaires, il peut y avoir des références aux photos précédentes.

Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

Point de départ.

Résumé : Photo de la Place prise dans les années 1920. La Place, qui est en fait un carrefour de 5 routes, occupe essentiellement l’emplacement de l’ancienne église et de l’ancien cimetière. La maison située au centre de la photo était une boulangerie et accessoirement le bureau de tabac, celle de droite une épicerie.

Photo prise entre 1922 (date de construction du Monument aux Morts dont on voit un obus qui sert de support à la chaîne de clôture) et 1930 (tampon qui figure au dos de la carte).

Nommée désormais « Place du 8 mai », mais appelée simplement « La Place » autrefois, elle était le cœur du Bourg et de la commune. Elle était en fait un carrefour duquel partaient cinq rues dont le nom d’usage était celui de la commune vers laquelle elles conduisaient : « Route d’Evaux » (Rue du stade), « Route de Reterre » (Rue de la Fontaine), « Route de Mainsat » …c’est la route directe (Rue des Trois-Fonds), « Route de Saint-Priest » (Rue des Écoles), Route de Chambon (Rue de la Poste). Carrefour de cinq, et même de huit routes si l’on ajoute les trois embranchements à la sortie du Bourg vers Arfeuille-Châtain, vers Tardes, et même vers Evaux et Chambon via Samondeix. Ce carrefour, dit « la Place », sans qu’il soit besoin d’apporter d’autres précisions, devenu le centre vital de la commune, occupe en grande partie l’emplacement de l’ancienne église et de l’ancien cimetière qui l’entourait.

Les années 1920 (appelées « Les années folles ») sont celles du début de la transition entre le monde d’autrefois et celui d’aujourd’hui, comme le souligne sur la photo la coexistence des deux modes de locomotion (et de traction), l’animale et la mécanique. L’animale avec le cheval à droite, et cette étrange pierre au premier plan à gauche, la mécanique avec l’automobile (Une Citroën type A, modèle crée en 1919 ou peut-être une Citroën Torpédo apparue en 1925), et la bicyclette, tenue à la main devant la boutique, ou affichée en publicité sur le mur.

La maison située au centre de la photo, entre « la Route d’Evaux » et « la Route de Reterre » fut jusqu’en 1980 une boulangerie. Dans la deuxième moitié du 19ème siècle c’était une auberge qui, dans les années 1880 devint en même temps une boulangerie, puis seulement une boulangerie au tournant du siècle, vers 1900. Elle était exploitée par Antonin Vertadier, aidé de ses fils Paul et Henri. Le sort s’acharna sur eux puisqu’entre 1925 et 1931 les trois moururent. Un boulanger « intérimaire », André Jean assura la continuité du service jusqu’au lendemain de la guerre où le fils d’Henri, Albert, reprit la boulangerie. Dans les années 1920-1950 ce fut également le siège du bureau de tabac au titre des emplois réservés aux victimes de guerre. Henri Vertadier, gravement blessé en 1917 ne pouvait que difficilement exercer son métier de boulanger. Il se vit attribuer, au titre de compensation, l’emploi de « buraliste débitant de tabac, de poudre de chasse et distributeur de papier timbré » qui fût transféré à sa veuve Marguerite, après son décès en 1925. Après la seconde guerre mondiale la vente du tabac devint une activité annexe des cafés Chaumeton, puis Chalançon, avec un intermède chez le tailleur Fred Dupuy.

Une autre boutique est visible à droite, c’est une épicerie. Située au coin de « la Route de Mainsat » et de la Place, avec une vitrine de chaque côté, elle semble la plus importante et la plus ancienne (elle existait déjà à la fin du 19ème siècle). Elle était tenue par Léonard Valluche, ancien maçon migrant et son épouse Antoinette, « La Brunette », auquel s’ajoutait en 1911 leur fils Anatole désigné comme employé de commerce sur le recensement. Ce magasin était un multiservice avant l’heure. Outre les produits tradionnels d’épicerie, essentiellement alimentaires, il vendait également des produits de mercerie, de quincaillerie… Tout pour la maison en quelque sorte. Léonard est mort en 1922, son épouse a poursuivi seule le travail quelques années, puis l’épicerie a cessé son activité.

 

 

Question 1 : A quoi pouvait servir la pierre près de l’église ?

  • Au garde champêtre : Il montait dessus pour lire ses « avis à la population » le dimanche matin à la sortie de la messe ?
  • A monter dans les voitures ou les charrettes tirées par les chevaux ?
  • A monter sur les chevaux ?

 

Rendez-vous au panneau N°2, fixé sur le côté droit de l’église.

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Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

(Le point de départ est en face du porche de l’église)

 

Photo N°2 : « La Place » et « La Route de Reterre » (Actuelle « Rue de la Fontaine »)

 

Résumé : Dans les années 20, presque toutes les maisons visibles sur la photo, ou légèrement au-delà, étaient des boutiques ou des ateliers, épiceries, auberge, ateliers de sabotier, de forgeron maréchal-ferrant, de cordonnier, de tailleur, de lingère et de bourrelier.

L’épicerie décrite dans la notice de la photo N°1, que l’on voit sur le coin droit de cette photo, n’était pas la seule. En 1921 on trouvait dans le Bourg 7 épiceries, dont 5 presque côte à côte : De l’autre côté du passage, derrière le groupe de jeunes filles, celle de Camille Terraillon, particulièrement réputée chez les enfants pour ses bonbons (son mari François était sabotier), à côté, avec une façade plus claire, celle de Marie Nore (son mari Antoine était maréchal-ferrant forgeron), l’épicerie deviendra après la guerre une succursale Casino, puis dans les années 1970 le café-tabac de Solange Chalançon. En poursuivant sur la « Route de Reterre », dans le virage, à gauche, était l’épicerie de Marcelline Aubert, fille d’Alfred Aubert, sabotier, qui se mariera en 1922 avec Eugène Genillier, bourrelier. Depuis le début des années 1930, leur boutique était la succursale des Coopérateurs du centre (La Coop). Deux autres épiceries se situaient au début de la « Route de Mainsat », et deux autres encore étaient situées dans le Bourg d’en-haut, nous y reviendrons. Presque toutes ces épiceries étaient tenues par des femmes. L’importance de ces dernières dans le commerce local au sortir du conflit de 14-18, plus grande qu’auparavant, est une des illustrations de la promotion des femmes, consécutive au rôle primordial qu’elles ont joué pour maintenir l’activité du pays pendant la guerre.

Le long cette « Route de Reterre » on trouvait aussi, entre les deux guerres, à gauche, un cordonnier Victor Boudet qui travaillait avec son fils Marcel, qui prit sa succession, et son épouse Julie qui était lingère. Son métier consistait à apprendre aux jeunes filles l’art de la broderie et à les aider à confectionner leur trousseau, en leur vendant parallèlement la matière d’œuvre nécessaire. On trouvait ensuite une aubergiste Marie Lépinasse dont l’époux, Henri, était maçon, un bourrelier déjà cité, Eugène Genillier, et à droite, un tailleur, Léonard Chartier, auquel succédera son gendre Alfred Dupuy. Enfin à cette sortie du Bourg, comme à la plupart des autres sorties, des cultivateurs, et un peu plus loin, au lieu-dit La Gasne, un entrepreneur de battage et mécanicien, Louis Boudet, aidé de son fils Raymond.

En face de la boulangerie Vertadier, la grande maison, non visible sur la photo, était celle d’un forgeron maréchal-ferrant, Eugène Menut, décédé prématurément en 1914. Elle fut reprise par la famille du marchand de vin du Bourg d’en-Haut, Lothe-Ducourthial, puis devint par la suite un café tenu successivement par les familles Giraud puis Descout-Chalançon, et enfin aujourd’hui la maison des chasseurs.

Question 2 : La petite fille à gauche tient à la main un cercle. A quoi pouvait servir ce cercle à cette époque ?

  • À le lancer en l’air à destination d’un autre enfant qui devait l’attraper ?
  • À le faire rouler en courant à côté ?
  • À se le mettre autour de la taille, et le faire tourner en se déhanchant ?

Rendez-vous au panneau N°3, fixé sur le pilier de l’entrée de la cour de la maison des chasseurs, à droite du Monument aux morts.

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Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

(Le point de départ est en face du porche de l’église)

 

Photo N°3 : « La Place ». Vue vers l’ouest (Actuelle Place du 8 mai 1945)

Résumé : Cette photo, également prise dans les années 20, montre le Monument aux morts qui vient juste d’être érigé en 1922, et l’Hôtel des Voyageurs qui était à cette époque la principale auberge de la commune, et qui deviendra après la seconde guerre mondiale son principal « centre commercial ».

Comme les deux autres, cette photo semble dater des années 1920. Au premier plan à droite, le Monument aux morts, érigé après une souscription publique en 1922, honore la mémoire des 48 morts pour la France de 1914-1918, auxquels on a ajouté plus tard les 4 morts de 1939-1945. Le soldat de fonte, dit le « poilu victorieux », brandit le bras au-dessus des marronniers encore bien frêles. L’énigmatique pierre à degrés est toujours là, un cheval aussi, mais pour un type de transport différent du précédent.

L’« Hôtel des Voyageurs » occupe la partie gauche de la photo. Le cartouche qui supportait son nom est toujours visible sur le bâtiment actuel, mais l’inscription a été recouverte. Cette auberge, ou hôtel, était tenue dans ces années d’entre-deux-guerres, et même avant, par François Combe, son épouse Louise, leur fille Victorine, et le mari de celle-ci, Lucien Fougère, qui exerçait parallèlement le métier de forgeron. L’hôtel accueillait les voyageurs comme son nom l’indique, mais aussi des pensionnaires qui pouvaient rester un certain temps, comme ce fut le cas lors du recensement de 1931 où l’on voit que trois pensionnaires électriciens résidaient à l’auberge…pour électrifier la commune. Cet hôtel deviendra au lendemain de la seconde guerre mondiale, avec la fille de Victorine, Madeleine, et son époux René Chaumeton, le principal centre commercial de la commune. Doté d’un café, du bureau de tabac, d’une salle de bal, il offrait le loisir ; avec la Coop qui y fut transférée et modernisée, le gaz et l’essence, il permettait le ravitaillement nécessaire, et presque suffisant, aux habitants de la commune et des alentours, qui bénéficiaient en outre de « tournées ».

La route au fond est celle de Saint-Priest. C’est la départementale D19, bien sûr non encore goudronnée, tout comme la Place. Les rues et places du Bourg ne le seront qu’au lendemain de la guerre de 1939-45 ; les routes, elles, ne le seront que dans les années 50 et 60.

Question 3 : Le soldat brandit le bras, mais que tient-il au bout, dans sa main ?

  • Une couronne d’olivier ?
  • Une couronne de laurier ?
  • Une couronne d’épines ?

 

Rendez-vous au panneau N°4, à nouveau fixé sur le côté de l’église.

  

 

Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

(Le point de départ est en face du porche de l’église)

 

Photo N°4 : « La Route de Mainsat ». (Actuelle Rue des Trois-Fonds)

 

 

Résumé : Cette photo est légèrement antérieure, comme l’atteste la construction d’une maison dont on connait approximativement la date (1905). Cette rue était également une importante rue commerçante, le long de laquelle on trouvait, toujours entre les deux guerres, une ou deux épicières suivant les époques, idem pour les couturières ou les boulangers, une modiste, un menuisier, un entrepreneur de battage, un coiffeur, un sabotier, et même un médecin.

L’actuelle « Rue des Trois Fonds », pour les anciens Sannatois était la « Route de Mainsat ». La signalisation routière actuelle, privilégiant les axes départementaux, invite les automobilistes à allonger un peu leur parcours, et à délaisser le chemin traditionnel, plus court, mais plus étroit sur 3 km, en déviant le trafic par la route de Reterre. Aussi la pancarte actuelle n’indique-t-elle plus que les noms des villages que dessert l’ancienne route de Mainsat (La Louche, Les Bordes etc…).

Le nom actuel de la rue, lui-même, semble relever d’une erreur de transcription, assez ancienne et reprise par l’IGN. Les « fonds » en question sont plutôt des « fonts », c’est-à-dire des sources ou fontaines, nom occitan que l’on trouve souvent dans notre région pour désigner des lieux où apparait l’eau. Ce qui est le cas dans les champs situés en contre-bas du Bourg.

La datation de cette photo est un peu plus aisée, la construction d’une maison permet de la préciser. Elle se situe vers 1905, date approximative des travaux.

A droite on reconnait l’Hôtel des Voyageurs décrit dans le commentaire de la photo 3. A gauche, la première maison est celle que l’on voyait à droite sur les photos 1 et 2. La vigne qui grimpe le long du mur est la même que sur la photo 1. Cette maison était la principale épicerie du Bourg à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, aussi n’est-il pas étonnant d’y trouver une publicité pour le chocolat Menier, la marque de chocolat la plus importante de l’époque. Dans cette rue se trouvaient successivement, à gauche, l’épicerie Valluche, qui sera remplacée à partir des années 30 par l’atelier de couture des sœurs Busset (Henriette et Marie). Puis dans la maison suivante une modiste, Angèle Soulier, et ensuite une épicerie, celle de Marie Galland, dont le mari Jean était entrepreneur de battage, et dont le frère Julien Valluche, avant de mourir en 1916 au Fort de Vaux, fut boulanger. Puis suivait une autre épicerie, celle de Julie Mourlon, dont le mari Joseph était menuisier (mais son atelier se situait dans le Bourg-d ’en-haut), et la fille Louisette couturière. La maison suivante, avant l’étroit passage, était celle du coiffeur, Louis Delage, qui devint secrétaire de mairie, et par la suite déménagea route de Saint-Priest. Il fut remplacé un peu plus tard dans ces lieux, toujours pour y exercer l’art de la coiffure, par Marius et Simone Gayet.

Enfin dans cette belle et originale maison, parée de la pierre des Fayes, qu’il a fait construire en 1925, le Docteur Jean-Baptiste Devillechabrole soignait la population sannatoise souffrante.

A droite, ne se trouvaient que deux échoppes, la première dans le virage, la boulangerie de la famille Delage, Ferdinand le père et Henri le fils, et à la sortie du Bourg, mais en fait déjà au Chez, un sabotier, homonyme du coiffeur, Louis Delage, dont l’épouse Alphonsine devint après-guerre la cantinière pour les enfants de l’école. Passé la boulangerie, les autres maisons situées sur la droite n’appartenaient plus au Bourg, mais faisaient partie d’un faubourg, le Faubourg du Chez, qui a gardé ce nom. Il était habité par des paysans et des maçons.

Question 4 : Devant la maison en construction se trouve un échafaudage. Aujourd’hui les échafaudages sont constitués de tubes métalliques qui s’emboitent. Autrefois ils étaient constitués de perches de bois. Comment étaient-elles assemblées ?

  • Par des cordes ?
  • Par des longs clous (ou pointes) ?
  • Par des chevilles de bois ?

Rendez-vous au panneau N°5, fixé sur le pignon de la maison située en face du porche de l’église.                                                                                          …/…

 

Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

(Le point de départ est en face du porche de l’église)

 

Photo N°5 : L’église.

Résumé : Cette église a été construite en 1896-1897 pour remplacer une ancienne église moyenâgeuse qui menaçait de s’écrouler. Elle fut édifiée sous l’impulsion de l’abbé Brugère et du maire Gustave Menut, et consacrée par l’évêque de Limoges en 1898. Les pierres apparentes à l’extérieur et à l’intérieur ont été taillées par les maçons et tailleurs de pierre d’ici, dans le granite gris bleu extrait de la carrière de Fayolle.

Cette église, de style néo-gothique, est relativement récente. Dans les années 1890 il fallut détruire l’ancienne église qui remontait aux 12ème et 13ème siècles, elle menaçait de s’écrouler. Nous ne possédons d’elle, malheureusement, que le plan, mais pas de photos. Elle était plus petite, (malgré l’agrandissement dont elle avait bénéficié en 1856-57), plus massive, et décalée vers le sud (c’est à dire vers la Place), par rapport à l’actuelle. Sous l’impulsion de l’abbé Brugère et de Gustave Menut, respectivement curé et maire de Sannat, étaient dressés en 1893 les plans de la nouvelle église par un architecte limougeaud, Dominique Vergez. L’entreprise Moreau de Montluçon, avec le concours de maçons et de tailleurs de pierre sannatois qui façonnèrent le granite gris bleu extrait de la carrière de Fayolle, construisit le bâtiment en 1896-1897. L’Eglise était bénite le 5 décembre 1897 par l’abbé Brugère qui en fut l’initiateur, mais qui en profita peu, puisqu’il mourut deux mois plus tard le 28 février 1898. Elle fut consacrée le 12 octobre 1898 par l’évêque de Limoges, Monseigneur Renouard. Elle impressionne par ses dimensions, la hauteur de son clocher en particulier (40m) qui le rend visible de loin, et par l’importance de la pierre de taille, comme si ses promoteurs avaient voulu rendre hommage aux maçons et tailleurs de pierre creusois, encore nombreux à Sannat, à ce moment-là, en leur donnant l’opportunité de mettre en valeur leur savoir-faire. (A l’intérieur les piliers en granite, monolithes, sont particulièrement spectaculaires. Par contre les parements et les sculptures sont en calcaire). Elle fut aux 2/3 financée par souscription publique (la liste des donateurs est affichée dans l’entrée), pour ¼ par la commune de Sannat (qui fut le maître d’ouvrage), et pour le reste par l’Etat (nous étions quelques années avant la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905).

Après l’abbé Brugère, les desservants, c’est-à-dire les prêtres, de la période qui va jusqu’aux années 50 furent le curé Agasse (Prosper) puis le curé Savoyant (Gilbert), le curé Français et le curé Verrier (Pierre).

La maison à gauche de l’image, sur laquelle est apposée cette photo, était l’ancienne cure, c’est-à-dire la demeure du curé. Si l’église n’a pratiquement subi aucune modification, la partie visible de cette maison en a subi deux, le mur d’enceinte qui prolongeait celui du jardin a d’abord disparu, (avant que l’ensemble du mur ne soit déplacé pour créer un parking), et les pierres du pignon qui dépassaient ont été arasées.

Question 5 : A quoi servaient ces pierres qui dépassaient ?

  • A empêcher le mur de s’ouvrir ?
  • A accrocher ou poser les échafaudages ?
  • Les maçons en laissant dépasser une pierre voulaient signifier au propriétaire qu’ils avaient soif, et qu’il était temps d’y déposer une bouteille de vin ?

Rendez-vous au panneau N°6, fixé sur le mur du jardin situé entre les deux écoles.                                                                                    …/…

Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

(Le point de départ est en face du porche de l’église)

 

Photo N°6 : « La Route de Saint-Priest » (1) (Actuelle « Rue des Écoles »)

 

Résumé : Cette photographie est un peu plus récente, elle date des années 30. Comme son nom l’indique, deux écoles la bordent. La plus près de la Place, accolée à la mairie, est la plus ancienne (1860), elle accueillait les garçons. La plus éloignée, construite 25 ans plus tard (1885) était celle des filles. Les poteaux de part et d’autre supportaient, à gauche les lignes téléphoniques, à droite les lignes électriques.

Déjà désignée sur cette carte par le nom de « Rue des Écoles », c’est devenu son nom officiel de nos jours. Cette rue n’existait pas pendant une partie du 19ème siècle. L’ancienne route de Saint-Priest partait du coin de l’actuelle poste, en ligne à peu près droite, pour rejoindre, en passant derrière les écoles qui n’avaient pas encore été construites, l’actuelle route de Saint-Priest au niveau de la dernière maison. La petite rue en cul-de-sac, en face de la P’tite Coop, que vous verrez lors de votre prochaine étape, en est la survivance. Vers le milieu du 19ème siècle fut ouverte, à travers champs, la route actuelle qui arrive sur la Place. On en profita pour construire en 1860 une école, dotée de deux classes, qui n’accueillait que les garçons, et perpendiculairement un bâtiment qui abritait la mairie et l’appartement de fonction des instituteurs. Les filles, certainement moins nombreuses à fréquenter l’école, devaient se contenter d’une pièce dans une maison du Bourg que la commune louait à cet effet (celle qui a été décrite comme l’auberge Lépinasse dans la première moitié du 20ème siècle, route de Reterre). Une véritable école de filles, dotée de 2 classes également, et d’une maison pour les instituteurs sera construite à quelques dizaines de mètres de celle des garçons en 1885, c’est-à-dire au lendemain de la loi Jules Ferry de 1882 qui rendait l’école obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans. Des couples d’instituteurs se succédèrent dans cette 1ère moitié de 20ème siècle, les Derboul (Jean-Marie et Marie Mélanie), puis les Cruchant (Marcellin et Marie), et après la guerre les Jarles (Marius et Simone), ainsi que des maîtres ou maîtresses célibataires ou dont le conjoint exerçait une autre profession, Marie Victorine Veyronnet, Marcelle Galland, Sidonie Nore, Georges Raynaud ou Paul Aymard. Après la seconde guerre mondiale, la mixité s’imposa, l’école de garçons devint l’école des Grands, celle des filles se partagea entre la classe des Petits, conduite par Paul Aymard, et la cantine gérée par Alphonsine Delage.

La photo est un peu plus récente que les précédentes comme l’attestent le fait qu’elle a été expédiée en 1938 et la présence de poteaux. L’électricité (poteaux de droite) fut installée dans la commune de Sannat en 1929-1930. Le télégraphe, puis le téléphone (poteau de gauche) le furent antérieurement.

Rendez-vous au panneau N°7 devant la salle des fêtes.

Question 6 :

Sachant que le téléphone en France est apparu au début du 20ème siècle, combien de particuliers, en dehors de la poste et de la mairie, possédaient le téléphone à Sannat en 1935 ?

  • 4 ?
  • 12 ?
  • 25 ?

 

Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

(Le point de départ est en face du porche de l’église)

 

Photo N°7 : « La Route de Saint-Priest » (2) (Actuelle « Rue des Écoles)

 

     

 

Résumé : Cette rue, relativement nouvelle, a été ouverte vers 1850 pour devenir la nouvelle route de Saint-Priest. Cela explique pourquoi on n’y trouve pas de bâtiments très anciens. Plusieurs constructions nouvelles ou aménagements sont apparus au cours des dernières décennies.

La création relativement récente de cette rue permet de comprendre pourquoi aucun des bâtiments qui la bordent ne semble très ancien. Peu d’autres maisons, autres qu’administratives, existaient vers 1950, deux principalement, et elles étaient de belle facture. L’une (la maison aux encadrements de briques) fut jusque dans les années 20 celle d’un charron, également marchand de matériaux de construction, Louis Gachon, puis elle devint, par héritage, celle du secrétaire de mairie, Louis Delage. L’autre, tout près de la Place, sur votre droite, appartenait à un marchand de vins, André Lanore (la maison était précédée d’un grand cellier, aux deux extrémités duquel ont été aménagés plus tard, une salle de catéchisme et un appartement). La maison elle-même était devenue dans les années 1950 le nouveau presbytère à la suite d’un leg à l’évêché…jusqu’à ce que Sannat perde son dernier curé en 1985.

Entre ce que montrent les photos et la vue actuelle, vous remarquerez de notables différences : Des constructions nouvelles sont apparues depuis les années 50 : salle des fêtes Paul Riffat, cabinet médical, deux maisons d’habitation. Deux parkings ont été créés. Mais il en est de moins visibles, comme la disparition d’une pierre cylindrique ou celle de la fontaine à côté du portail de la cour de l’école qui a été remplacée par une pompe.

Question 7 : A quoi servait la pierre cylindrique disparue ?

  • Elle permettait aux enfants qui venaient des villages lointains, et qui étaient en retard, de renter dans la cour de l’école en grimpant sur le mur alors que le portail était fermé.
  • C’est une ancienne borne romaine qui a été découverte dans le champ lors de l’ouverture de la route au 19ème siècle.
  • Elle indiquait les kilomètres.

Question subsidiaire : Une différence notable de nature des matériaux apparait entre les deux écoles, sur certains éléments de construction. Elle permet de deviner laquelle est la plus récente. La réponse se devinera à la lecture du commentaire sur la poste (Panneau 8)

 

Rendez-vous au panneau N°8 devant la P’tite Coop, Rue de la Poste.

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Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

(Le point de départ est en face du porche de l’église)

 

Photo N°8 : « La Route de Chambon » (1). (Actuelle « Rue de la Poste »)

 

Résumé : Cette photo, prise avant la Première guerre mondiale, montre l’ancienne poste. La nouvelle, construite pendant la guerre, et terminée juste après, tranche esthétiquement avec les bâtiments qui l’entourent. La maison immédiatement à gauche de la poste était une boucherie.

Cette photo de l’actuelle « Rue de la Poste » est ancienne. Elle a été prise au plus tard en 1913 (date d’envoi de la carte par une institutrice de l’époque). L’ancienne poste, située à une vingtaine de mètres de l’actuelle, semble avoir été en ce lieu, au début du 20ème siècle, un établissement temporaire à l’intérieur d’un immeuble d’habitation, en attendant la construction d’un nouveau bâtiment affecté à la fonction postale. Elle n’est mentionnée à cet endroit que sur le recensement de 1911. Elle comptait alors deux préposés, ce sont les deux hommes en uniformes sur le pas de la porte : le facteur receveur Armand Fournier (avec son épouse car il était logé), et à ses côtés l’autre facteur, Charles Fillioux. L’homme à gauche devait être le garde-champêtre, Gabriel Bouriquet, il habitait la maison voisine. On peut deviner les inscriptions sur les panneaux, outre le « Postes et Télégraphes » bien visible, en dessous sur un panneau plus petit « Caisse nationale d’épargne » et encore en dessous, juste au-dessus de la fente dans le mur, « Boite aux lettres » …et enfin au coin du mur un énigmatique « Merci ».

Le chantier de la nouvelle poste a été lancé juste avant la déclaration de guerre de 1914, mais le maçon qui avait remporté l’adjudication, Henri Lépinasse, dont l’épouse tenait l’auberge « Route de Reterre », a été mobilisé jusqu’en juillet 1916. Il a pu reprendre le travail ensuite, mais les grosses difficultés d’approvisionnement pendant la guerre ne lui permirent de terminer le chantier qu’en 1919-1920. Remarquez, en regardant la nouvelle poste, la rupture architecturale qui apparait, avec notamment l’utilisation du calcaire, dans ce pays de granite, comme ce fut le cas à l’intérieur de l’église, ou avec le monument aux morts. Début de la tendance à aller vers la facilité et le moindre coût ? ou importation des technologies « parisiennes » mises en œuvre lors des migrations saisonnières des maçons ?

Dans la nouvelle poste exerça d’abord la même équipe qui, l’âge avançant, fut remplacée. Un nouveau receveur s’établit dans les années 30 et resta jusqu’à sa retraite dans les années 50, Maurice Joly.

La maison à gauche, avec une porte protégée par des barreaux métalliques et surmontée d’une barre pour accrocher les carcasses, était celle de la boucherie, celle d’Henri Vincent, et avant lui de son beau-père Jean Bougerol. Gravement blessé à la guerre, Henri Vincent mourut en novembre 1919. Sa veuve Marie poursuivit l’activité qui sera reprise en 1929 par son gendre Roger Nebout, qui avait épousé sa fille Renée.

Quant au grand Crucifix, à droite sur la photo, il n’existait plus dans les années 50. Il avait été remplacé par un transformateur électrique, aujourd’hui lui aussi disparu.

Question 8 : C’est un arbre qui a remplacé le Crucifix et le transformateur. Il commémore quel événement ?

  • L’avènement de la 1ère République
  • L’avènement de la 2ème République
  • L’avènement de la monarchie constitutionnelle

Rendez-vous au panneau N°9 devant l’entrée du cimetière.                                                                                                                                                              …/…

 

Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

(Le point de départ est en face du porche de l’église)

 

Photo N°9 : « La Route de Chambon » (2) (Actuelle « Rue de la Poste »)

 

 

Résumé : Cette photo prise vers 1920 montre au second plan, à gauche, la maison qui abrite le dernier commerce du Bourg, la P’tite Coop. Ce fut en remontant le temps, une boulangerie-épicerie, la demeure d’un entrepreneur de maçonnerie, et encore avant celle des notaires. Ce qu’elle était à cette époque. A droite était la boucherie, encadrée de l’ancienne et de la nouvelle poste. Au premier plan la « Pêcherie » n’était que partiellement ceinte d’un mur.

Cette photo peut être assez précisément datée. Le tampon au verso indique qu’elle a été envoyée en août 1921. Elle a donc été prise avant cette date. Par ailleurs la nouvelle poste apparait terminée sur la photo (2ème maison en partant de la droite). La photo a donc été prise entre 1919 et 1921. La maison au centre, légèrement à gauche, dont l’expéditrice de la carte précise qu’elle est celle de son oncle, était à cette époque celle du notaire Jules Mège. Elle devint par la suite celle d’un entrepreneur de maçonnerie Maurice Cluzel, puis la boulangerie-épicerie communale, tenue par Marcel et Nicole Breton. Activité qui faillit disparaître, mais qui revit grâce au dévouement de bénévoles sous l’enseigne de « La P’tite Coop ». La maison de droite était celle de l’ancienne poste et de la boucherie, et plus loin, en face de la maison précédemment décrite, la nouvelle poste.

L’étendue d’eau au premier plan, que l’on appelle « La Pêcherie », n’était plus la mare qu’elle était auparavant. Elle avait bénéficié d’un premier aménagement qui lui donnait déjà sa forme rectangulaire, mais le mur de soutènement n’avait été construit que côté route. Il sera prolongé au lendemain de la seconde guerre mondiale, vers 1950, et ceinturera presque complétement l’étendue d’eau. En outre on aménagera même des systèmes de bateaux-lavoirs (dont le dernier modèle glissait sur deux plans inclinés, encore visibles, pour s’adapter au niveau de l’eau), pour les lavandières du Bourg. Les platanes, aux troncs encore minces, mais déjà inclinés par le vent dominant, agrémentaient la route qui conduisait au cimetière. Cimetière qui avait été transféré dans la première moitié du 19ème siècle à l’extérieur du Bourg pour des raisons sanitaires, mais qui coexista cependant avec celui de l’église quelques décennies, et qui dût subir plusieurs agrandissements successifs. En déambulant entre tombes et caveaux on distingue aisément les parties anciennes et récentes.  

Question 9 : Pourquoi le mur qui entoure la pêcherie s’interrompt-il en deux endroits ?

  • Pour permettre aux jardiniers et aux visiteurs du cimetière d’aller chercher de l’eau pour arroser les plantes et les fleurs.
  • Pour permettre aux animaux d’aller boire.
  • Pour permettre l’hiver aux enfants d’aller patiner sur la glace, fréquente autrefois.

Rendez-vous au panneau N°10 sur la Place de la Bascule. Vous pouvez pour cela emprunter « le Chemin du cimetière », aujourd’hui goudronné, et vous tournerez à droite quand vous arriverez à la grand-route.

Remarquez en partant la différence entre les granites des deux murs, celui du cimetière, gris et assez courant, et celui du jardin à droite, à dominante jaune, relativement rare, très dur, dit « pierre des Fayes », du nom du village près duquel on trouve ce granite particulier. Les carrières de Sannat fournissaient des granites variés dont les teintes allaient du gris au jaune en passant par des nuances de bleu, de rose, de rouge, d’ocre ou de mauve visibles sur les constructions anciennes                                                                                                                                                                                                                                            …/…

      Circuit « Le Bourg de Sannat il y a un siècle ».

(Le point de départ est en face du porche de l’église)

 

Photo N°10 : « La Place du Bourg d’en-haut » ou « Place de la Bascule »

Résumé : La place de la Bascule, photographiée vers 1930, doit son nom au petit édifice destiné à la pesée, situé à une de ses entrées. De nombreuses activités commerciales et artisanales animaient le Bourg d’en-haut, mais moins que le Bourg d’en-bas, devenu à partir de la 2ème moitié du 19ème siècle le centre vital de la commune, en raison de sa situation de carrefour et de la présence des services publics.

Comme pour deux photos précédentes, le cachet de la poste permet de dire que la vue est antérieure à une date, ici 1934. La place est désignée sous un nom, déjà usité autrefois, et devenu le nom officiel, celui de « Place de la Bascule ». (Elle était également appelée jadis la « Place du Bourg d’en-haut »). Contrairement à « La Place » du « Bourg d’en-bas », c’est une vraie place, et non un simple carrefour élargi. L’histoire permet de le comprendre. L’ancien bourg, tel qu’il apparait sur le cadastre napoléonien de 1836, correspond au « Bourg d’en-haut ». Les maisons agglomérées, c’est-à-dire contiguës, étaient construites sur le petit promontoire qui domine en contre-bas le terrain, plus ou moins marécageux autrefois, qui a peut-être donné son nom à notre commune. Ce nom pourrait venir de l’occitan « sanha » : marécage, à moins que Sannat ne tire son nom d’un grand propriétaire gallo-romain Sacconius.

Le « Bourg d’en-bas » ne comptait avant 1850 que quelques maisons, ainsi que l’église et son cimetière. Le développement de l’activité commerciale et artisanale, facilité par l’amélioration du réseau de communication qui convergeait vers le « Bourg d’en-bas » d’une part, l’implantation des services publics d’autre part (mairie, écoles, poste et même église) donnèrent au 19ème siècle la primauté au « Bourg d’en-bas » qui devint le nouveau centre du village. L’activité commerciale et artisanale n’était toutefois pas absente en cette première moitié de 20ème siècle du « Bourg d’en-haut », ni même les services publics, puisque l’un d’entre-eux trônait au centre de la place : la bascule publique. La bascule proprement dite était dans la maisonnette, et ce que l’on pesait était disposé dans la petite enceinte à côté. Depuis des vespasiennes ont dénaturé l’édicule…mais il est question de les détruire pour mieux restituer l’apparence du bâtiment d’origine.

Un commerce est nettement identifiable « Lothe Descout Vins en gros et détail ». Antoine Lothe et son épouse Stéphanie Descout étaient les autres marchands de vin du Bourg. Leur fille Irène épousa Alexandre Ducourthial. Le couple reprit l’activité mais la transféra dans la grande maison près du monument aux morts. Le « Bourg d’en-haut » comptait d’autres commerçants ou artisans. Dans la petite montée qui se trouve au fond de la photo, dans cette petite rue qu’on appelait la « Rue grapinée » ou le « Grapillou », et qui est mystérieusement devenue la « Rue Crépinet », se trouvaient un ancien maçon migrant devenu marchand de matériaux de construction, Louis Parrot, un charron, son fils, René Parrot, et une modiste, l’épouse de ce dernier, Marcelle Parrot. Dans les maisons qui bordent la place œuvraient également trois couturières, Amélie Chénebit, sa fille Irène Chanard, et dans une autre maison Léontine Cluzet (qui s’occupait également de la bascule), un forgeron maréchal-ferrant Auguste Chabot, un boucher René Malterre, une épicière, sa belle-mère Amélie Vertadier-Coulaud qui s’occupait également du café-restaurant contigu, et un plâtrier-peintre René Maraud. De part et d’autre de la place, le long de la route d’Evaux, travaillaient également, côté Bourg, une couturière, Marie Vertadier, et côté Evaux, à la sortie du Bourg donc, à droite un boucher Auguste Cabournaud, et à gauche une épicière-débit de boissons Antoinette Bayle, son époux sabotier Gilbert Bayle, auquel succédèrent dans le travail du bois ses deux gendres menuisiers, Raymond Périgaud puis Armand Chanudet, qui s’installera par la suite « Route de Mainsat ».

 

Question 10 : Que pesait-on sur cette bascule ?

  • Les objets lourds et encombrants ?
  • Les personnes à l’occasion des recensements qui se déroulaient tous les 5 ans ?
  • Les animaux et les charrettes ?

Réponses aux questions

Question Panneau 1

A quoi pouvait servir la pierre près de l’église ?

Réponse c : A monter sur les chevaux.

On appelle ce type de pierre, taillée en forme d’escalier à deux ou trois marches, un montoir (ou pierre-montoir). Il servait aux cavaliers à enfourcher leur monture. Celui de la Celle-sous-Gouzon est encore visible devant l’église de cette commune.

 

Question Panneau 2

La petite fille à gauche tient à la main un cercle. A quoi pouvait servir ce cercle à cette époque ?

Réponse b : À le faire rouler en courant à côté.

On appelait cela un cerceau. On le faisait rouler avec la main ou avec un morceau de bois pour l’entrainer, en courant à côté. Mais le lancer en l’air existe, c’est pratiqué en gymnastique artistique, et le faire tourner autour de la taille en se déhanchant fut très à la mode à la fin des années 50 et au début des années 60. Cela s’appelle le « hula-hoop » et se pratique encore.

 

Question Panneau 3

Le soldat brandit le bras, mais que tient-il au bout, dans sa main ?

Réponse b : Une couronne de laurier.

Le laurier symbolise la victoire, alors que l’olivier symbolise la paix. Le soldat tient aussi une palme qui symbolise également la victoire, mais qui en outre rend hommage aux morts.

La couronne d’épine fut celle que les soldats romains mirent par dérision sur la tête du Christ lors de son supplice, elle était constituée d’une plante épineuse aux fleurs rouges, l’euphorbe.

Question Panneau 4

Question 4 : Devant la maison en construction se trouve un échafaudage. Aujourd’hui ils sont constitués de tubes métalliques qui s’emboitent. Autrefois ils étaient constitués de perches de bois. Comment étaient-elles assemblées ?

Réponse a : Par des cordes.

L’assemblage avec des cordes est rapide, sûr (s’il est bien fait), facilement démontable, et il n’abîme pas le support.

 

Question Panneau 5

A quoi servaient ces pierres qui dépassaient ?

Réponse a : A empêcher le mur de s’ouvrir.

Les murs étaient constitués de pierres assemblées par un mortier de chaux et de tuf (sable de décomposition du granite, mélangé à plus ou moins d’argile). Les deux matériaux se trouvaient dans les carrières locales. Les plus belles pierres, choisies en fonction de leur forme, et dégrossies au marteau, étaient soigneusement empilées, sur une couche de mortier, sur chaque face du mur. Mais le remplissage intérieur était moins bien ordonné. Le risque était grand que ces deux faces tendent à s’écarter. Pour les relier ensemble et empêcher l’écartement, on disposait transversalement de longues pierres qui solidarisaient les deux côtés du mur.

 Mais pourquoi ces pierres dépassaient-elles parfois sur la face extérieure, sans même être équarries (c’est-à-dire un peu taillées). Cela reste mystérieux. Les deux autres propositions, b et c sont parfois avancées mais paraissent peu crédibles, ou même humoristiques, comme celle également qui prétend qu’on les appelait des chasse-diables, et qu’elles étaient censées chasser le mauvais sort. Peut-être toutefois ces hypothèses recèlent-elles toutes une petite part de vérité, et font-elles parallèlement partie du folklore ?

 

Question Panneau 6

Sachant que le téléphone en France est apparu au début du 20ème siècle, combien de particuliers, en dehors de la poste et de la mairie, possédaient le téléphone en 1935 à Sannat ?

Réponse :  a. 4

Quatre abonnés : Trois au Bourg, Louis Boudet entrepreneur de Battage, René Malterre et Roger Nebout, bouchers, et un à La Ville du Bois, Henri Rouchon.

Ce chiffre est très faible si on le compare avec le nombre national. A cette époque la France comptait 1.000.000 de postes téléphoniques pour 41.000.000 d’habitants, soit 1 pour 41. Ce ratio appliqué à Sannat qui comptait environ 1000 habitants donnerait 25 téléphones…alors que nous n’en comptions que 4, voire 6 si nous ajoutons les postes « officiels ». Le téléphone était à cette époque avant tout urbain, avant de s’étendre dans les campagnes lentement après-guerre, puis rapidement à partir des années 1970, quand l’Etat décida enfin de faire un effort…et le scénario se répète avec la téléphonie mobile ! Heureusement à Sannat, depuis 2020, ça va !

           

Question Panneau 7

A quoi servait la pierre cylindrique disparue ?

Réponse c : Elle indiquait les kilomètres.

Ces bornes étaient disposées le long des routes départementales tous les kilomètres. La suivante était dans le bas de la côte après l’étang Giraud. Actuellement une sert à la décoration dans l’enceinte du lotissement des Boutilloux, à la sortie du Bourg route d’Evaux, une autre est visible au milieu de la Pêcherie, quand la sécheresse guette…c’est notre Zouave du Pont de l’Alma, qui nous indique la hauteur d’eau !

Mais on peut noter qu’elle ressemble beaucoup aux bornes milliaires de l’époque romaine dont la fonction était la même. Quant aux élèves en retard, ils n’avaient pas besoin d’escalader le mur car le portail n’était pas cadenassé. Aucune intrusion ou fuite n’étaient craintes, et il fallait que le public puisse accéder à la mairie.

Question subsidiaire : Une différence notable de nature des matériaux apparait entre les deux écoles, sur certains éléments de construction. Elle permet de savoir laquelle est la plus récente.

Réponse : Les encadrements de baies (portes et fenêtres) et les chaines de pierres d’angles sont en granite dans l’école de garçons, et en calcaire dans l’école de filles. Le granite est le matériau traditionnel local, le calcaire est une pierre « importée », plus facile à travailler, d’utilisation plus récente. Cette école, et le cellier Lanore, semblent avoir été les premiers bâtiments à utiliser le calcaire dans le Bourg.

 

 

Question Panneau 8

Question 8 : C’est un arbre qui a remplacé le Crucifix et le transformateur. Quel événement commémore-t-il ?

Réponse c : L’avènement de la monarchie constitutionnelle.

En 1989 l’arbre de la Liberté commémorait le bicentenaire de 1789. Or la Première République n’est née qu’en 1792, le 21 septembre. Les événements de mai à juillet 1789, qui culminent avec la prise de la Bastille le 14 juillet, marquent la fin de l’Ancien Régime, qui était caractérisé par l’absolutisme royal, la féodalité, et les privilèges. Ce n’est pas encore la fin de la royauté qui devient en 1789 simplement une monarchie constitutionnelle, dans laquelle le pouvoir du roi est limité.

Si 1789 est plus célèbre que 1792, c’est parce que c’est l’année de la rupture. Celle de la fin d’une ère, et le début d’une nouvelle, pour la France, et à son exemple et à sa suite, pour l’Europe et le Monde.

 

Question Panneau 9

Pourquoi le mur qui entoure la pêcherie s’interrompt-il en deux endroits ?

Réponse b : Pour permettre aux animaux d’aller boire.

Autrefois les vaches traversaient le Bourg, matin et soir, pour aller au pré ou revenir à l’étable. Elles s’arrêtaient pour boire dans la Pêcherie, ainsi que les chevaux qui étaient nombreux à venir dans le Bourg. Mais également, sans que les ouvertures aient été aménagées pour cela, les enfants profitaient de ces passages pour aller patiner sur la glace l’hiver, et les jardiniers pour puiser l’eau pour arroser.

 

Question Panneau 10 :

Que pesait-on sur cette bascule ?

 

Réponse c : Les animaux et les charrettes.

 

La bascule permettait aux agriculteurs d’évaluer la valeur de leurs produits (animaux ou productions végétales), en les pesant avant de les proposer à la vente. Une personne désignée par le maire avait la clé et procédait à la pesée.

 

 

 

Question subsidiaire :

Où se trouvent et que signifient ces lettres E.L (Voir photo ci-dessous)

 

La réponse peut être trouvée en effectuant des recherches sur le site des Archives départementales de la Creuse, à partir de l’indice qui est donné dans le commentaire d’une photo. Un cadeau récompensera le premier à avoir trouvé la bonne réponse.