Cartographie de la commune de Sannat
Les limites de la commune
La commune de Sannat est entourée de huit communes également réparties aux quatre points cardinaux :
2 au Nord : Chambon-sur-Voueize et Evaux-les-Bains
2 à l’Est : Saint-Julien-la-Genête et Reterre
2 au Sud : Arfeuille-Châtain et Mainsat
2 à l’Ouest : Saint-Priest et Tardes
Ses dimensions sont les suivantes :
Superficie : 34 km2 (3400 ha). Ce qui est plus que la moyenne nationale (16 km2) et que la moyenne creusoise (22 km2)
Longueur Nord-Sud : Environ 10 km
Largeur Ouest-Est : 6km
Sa situation :
Coordonnées :
46° de latitude Nord (46°07’). C’est à dire presqu’à égale distance du Pôle Nord et de l’Equateur.
2° ½ de longitude Est (2°24’). Ce qui représente un décalage horaire de 10 minutes par rapport à l’heure universelle (GMT). Le méridien de Greenwich passe 200 km plus à l’ouest. (1° à cette latitude= environ 80 km)
Les cours d’eau
Principaux ruisseaux de Sannat
Préambule :
Les noms utilisés sont, pour les ruisseaux principaux, ceux donnés par la carte IGN (Méouse, Chat-Cros, Ruisseau de la Montagne), ou par les anciens Sannatois (Noisette, Loisille), ou, pour l’un d’entre-eux, tel qu’il figure sur un document de 1836 établi par la municipalité de Sannat à la demande du Préfet. Le ruisseau qui passe tout près de Lavaud y est appelé « Ruisseau de Réris ». On le trouve aussi écrit “Riéri”. Le mot « Réris » (ou “Riéri”) déformé par le temps a donné « Riri » pour désigner le pont qui enjambe le ruisseau. Le pont du ruisseau de Réris est devenu au fil du temps « Le pont Riri », diminutif du prénom Henri ! (Mais si ce ruisseau coule bien en partie à Sannat, le pont Riri est sur la commune de Saint-Priest).
Pour les ruisseaux secondaires, qui n’ont pas de nom, afin de les distinguer, je leur en ai donné un qui est emprunté à leur origine : nom de village ou de lieu-dit proche de leur source, ou pour l’un d’entre-eux le bois qu’il traverse.
RG signifie : Affluent de rive gauche, RD : Affluent de rive droite
Les numéros sur la carte renvoient aux numéros du paragraphe explicatif qui suit.
Les points noirs représentent les villages. Le petit cercle presqu’au centre figure le Bourg.
Bassin de la Méouse
Ruisseaux principaux
1-La Méouse :
Source : Etang de la Vaisse et celui du Montgazou qui collectent tous les deux les eaux de la grande alvéole située à gauche de la route Evaux-Mainsat. Elle traverse le bois de Fayolle, puis le chemin qui va de Fayolle à la Croix du Lard, à proximité du village de Fayolle. Elle passe ensuite en contrebas des Bordes et de la Petite Louche dans une vallée encaissée parallèle à la route Mainsat-Sannat, qu’elle travers au Pont Lavalluche. Elle traverse ensuite l’Etang Giraud et la route de Saint-Priest, contourne le Rivaud, traverse la route du Montgarnon, puis celle de Tardes à St-Jean la Bregère. Elle entre ensuite dans des gorges profondes dans le secteur Serre-Anvaux-Le Tirondet d’en bas-La Chassignole. Elle se jette dans la Tardes près de Chambon, après Thaury.
2-RG- Ruisseau de Réris :
Source : En amont de l’Etang du Goulet, dans l’alvéole située à l’ouest de Luard. Il traverse l’étang du Goulet, passe en dessous du Tirondet d’en-haut puis de la Chassagne, traverse la route Sannat-St-Priest peu avant Lavaud au Pont Riri, passe à l’ouest du Montgarnon (côté Le Mazeau), et se jette dans la Méouse à St-Jean la Bregère, juste avant le pont.
3-RD- La Noisette :
Source : St-Pardoux. Elle traverse la route Sannat-Reterre aux Boucheroux (au pied de la côte des Fayes), puis la route d’Evaux aux Couteaux (ainsi que le petit étang adjacent dit “étang de Parrot”). Elle traverse ensuite la route du Poux au pont situé avant le Clos, et enfin la route de Chambon au pont du Montfrialoux. Elle se jette dans la Méouse peu après, à l’ouest du Montfrialoux, après l’avoir contourné.
4-RD- La Loisille :
Source : A l’ouest de la Croix de Savignat, dans l’alvéole très visible située à gauche de la route quand on arrive, venant de Sannat, au carrefour de la route d’Evaux, à la Croix de Savignat. Elle traverse les champs des Soupades puis des Pontis, ensuite la route qui de la Chaize conduit à Evaux, puis le GR en dessous de la Chaize, et enfin la route Le Poux-Chambon en bas de la côte. Elle se jette dans la Noisette avant le pont du Montfrialoux. (GR = Chemin de Grande Randonnée, en l’occurrence le GR 46 qui traverse la commune du Nord au Sud).
Ruisseaux secondaires
5-RG- Ruisseau du Tromp :
Source : Au Nord-Ouest de la Croix de Bar. Il passe à l’est de Louroux, à l’ouest du Tromp, longe en contrebas la route St-Priest-Chambon (D41) au niveau de la Brande. Il se jette dans le ruisseau de Réris avant que celui-ci ne conflue avec la Méouse, près du pont de Saint-Jean la Bregère. (En fait il se situe presque exclusivement sur la commune de Saint-Priest).
6-RG- Ruisseau des Ramades :
Source : Près du Fraisse (à l’est). Il traverse la route Evaux-Mainsat (D19) entre les carrefours des routes du Fraisse et de Luard, puis l’allée cavalière du château du Tirondet. Il se jette dans le ruisseau de Réris, en dessous du château du Tirondet, à proximité immédiate de la route de la Chassagne.
7-RD- Ruisseau de Fayolle :
Source : A l’ouest de la Chabanne, dans l’alvéole en contrebas de la route Evaux-Mainsat (D19). Il traverse le Bois de Fayolle où il se jette dans la Méouse.
8-RD- Ruisseau de la Gasne :
Source : L’ancienne mare de la Bourderie, en face des établissements Boudet, comblée aujourd’hui par une ancienne décharge, et plus globalement le vallon humide qui longe la route, connu sous le nom de « Gasne », qui en occitan désigne ce genre de terrain un peu marécageux. Il passe (en étant canalisé) dans le lotissement des Trois-Fonds, longe la station d’épuration, et arrive dans l’étang Giraud par le gros tuyau à gauche, rejoignant ainsi la Méouse.
9-RD- Ruisseau du Puylatat :
Source : A l’ouest du Puylatat, dans la grande mare. Il longe la route Sannat-Chambon sur la droite, passe à l’est de la Croix de Pierre et se jette dans la Noisette juste avant le pont du Montfrialoux.
10-RD- Ruisseau des Boutilloux :
Source primitive : La mare qui a été comblée pour faire le terrain de pétanque et qui recueillait les eaux des terrains voisins, correspondant notamment au lotissement des Boutilloux. Traverse la route Sannat-Chambon en bas de la descente du cimetière, le « chemin ferré » (ou ancienne voie romaine) entre la Croix de Pierre et la Croix d’Anchaud, puis la route entre la Croix de Pierre et Anchaud. Il se jette peu après dans la Méouse.
11-RD- Ruisseau des Fayes :
Source : An nord des Fayes, dans l’alvéole située en dessous de l’émetteur téléphonique, en contrebas de la route Evaux-Mainsat. Traverse la D24A (route Sannat-Evaux) au niveau du croisement du GR, et se jette dans la Noisette, à l’est de Samondeix.
12-RD- Ruisseau de la Chaud :
Source : Au carrefour des routes de La Chaud et de La Chassignole. Il passe à l’extrémité du nouveau chemin qui contourne la Chassignole, et se jette dans la Méouse en contrebas de l’arrivée du Chemin des Chèvres, en dessous de la Chassignole.
13-RD- Ruisseau de Courbanges :
Source : Les étangs situés dans les Bois d’Evaux à proximité de Courbanges. Il traverse la route Sannat-Chambon peu avant Courbanges, puis le chemin dit « Ancienne route de Chambon ». C’est lui qui a creusé la très spectaculaire vallée de la « Côte d’Arny ». Il se jette dans la Méouse au nord de la Chassignole.
Bassin du Chat-Cros
Ruisseaux principaux
14-Le Chat-Cros :
Source : Nait sur la commune d’Arfeuille-Châtain à la limite de Bussière-Nouvelle, traverse la route Mainsat-Auzances près du carrefour de la route Pix- Châtain, traverse Reterre (passe à proximité de Tourton et de La Chirade) et arrive à Sannat au pont de Villecherine. Il passe en contrebas du Masroudier, rentre à nouveau à Reterre près de Frégereix, puis à nouveau à Sannat, près du Cros et de Bel-Air. Il pénètre ensuite dans St-Julien en passant au moulin du Chat-Cros puis en contrebas du bourg. Ensuite il entre dans Evaux après Pont-Ainé, passe en contrebas des Terrades et de Bord la Roche et enfin se jette dans la Tardes au Moulin Chancelier. Comme la Méouse, il s’enfonce dans une vallée de plus en plus profonde et étroite, au fur et à mesure qu’il se rapproche de son confluent avec la Tardes.
15-RG- Le Ruisseau de la Montagne :
Source : Il naît à l’étang du Montel-Jaloux sur la commune d’Arfeuille-Châtain, puis il traverse les étangs de Châtain, de Douleix et du Genêt. Il rentre alors dans la commune de Sannat. Il passe au pied des deux Valettes (la et les), de la Montagne, traverse l’étang du Moulin de la Ville du Bois et se jette dans le Chat-Cros juste avant le pont de Villecherine. En amont de l’étang du Genêt, il porte le nom, sur la carte IGN, de « ruisseau du Genêt ».
Ruisseaux secondaires
16-RG- Ruisseau de la Ville du Bois
Source : Dans le parc du Château de la Ville du Bois. Il traverse l’Etang de La Ville du Bois, puis immédiatement après la route de Reterre. Il se jette dans le Chat-Cros après le pont de Villecherine.
17-RG- Ruisseaux du Masroudier
Sources : Deux courts ruisseaux partent des environs du Masroudier et se jettent dans le Chat-Cros, au fond de la vallée. Un au sud du village part à proximité du GR qui vient de la Ville du Bois, l’autre, qui vient du nord du Masroudier traverse le chemin qui conduit à la Prugne.
Altitude :
Maxi : 582m (au-dessus du carrefour de la route de Mainsat et de celle de Luard, à la limite de Mainsat)
Mini : 358m au fond de la vallée de la Méouse. Soit une différence de 224 m.
Mais pour avoir une idée de la véritable pente, il faut prendre l’altitude du plateau au-dessus de la rivière, c’est-à-dire à la Chassignole où elle est de 426 m. Dans ce cas on obtient une dénivellation de 156m (582m-426m). La distance entre ces deux points est de 8.5km. Cela représente donc une pente de près de 2%. (1,84%). Sannat se présente donc comme un plateau incliné, descendant du sud vers le nord. (Ce que l’on ressent très bien, particulièrement à vélo, si l’on va du “Poteau des muguets” situé dans le Bois de Fayolle,(au carrefour des routes Evaux-Mainsat et Sannat-Mainsat), jusqu’à la limite de la commune de Chambon, peu avant Courbanges.
Si l’on suit la courbe de niveau 500 mètres (courbe de niveau : ligne qui figure tous les points situés à une même altitude), et que l’on colorie en rouge les parties de la commune qui sont situées à une altitude supérieure à 500m, et en vert celles qui sont situées à une altitude inférieure à 500m, on peut constater que la commune comporte une partie basse, le nord, et une partie haute, le sud. Rien d’étonnant. Sannat s’inscrit simplement dans la pysionomie générale du Massif Central, du Limousin et de la Creuse. Tous les trois sont plus élévés au sud qu’au Nord. La pente générale est Sud-Nord, résultat du relèvement et du basculement du vieux socle hercynien à l’ère tertiaire.
Cette limite de 500m n’est pas droite. Elle est sinueuse et la partie élevée se prolonge en haut, à droite sur la carte, c’est à dire au Nord-Est. Nous en verrons les raisons un peu plus loin.
Remarquons également que le Bourg, situé à peu près au centre de la commune dans le sens Nord-Sud, est situé sur la courbe de niveau 500m, à la limite de “Sannat-le-Haut” et de “Sannat-le-Bas” (en fait l’altitude exacte au Bourg varie suivant les endroits. Elle est de 503m au repère géodésique de l’église).
Représentation du plan incliné
Le profil topographique ci-contre, obtenu avec Google Earth, représente une coupe suivant une ligne qui va du bourg de Mainsat à celui de Chambon en passant par le bourg de Sannat (repérable sur la coupe par le trait vertical qui indique l’altitude 503 m). La portion où la couleur est plus foncée correspond à la partie sannatoise du profil.
La pente apparait nettement. Elle est régulière, entachée seulement de deux échancrures notables. Le tracé de la coupe correspondant à peu près à celui de la route, on peut assez facilement les visualiser et les expliquer
La première, juste avant le Bourg de Sannat, représente la vallée de la Méouse, entre le sommet de la côte de la Louche d’un côté, et le Bourg de l’autre. Avec pour ce côté, un replat intermédiaire, bien sensible sur le terrain, replat qui correspond à la mini-vallée du ruisseau de la Gasne.
La deuxième échancrure, dont les versants sont symétriques, représente, elle aussi, la vallée de la Méouse, au niveau du pont du Montfrialoux.
L’échancrure suivante est plus importante sur la coupe que lorsqu’on la voit depuis la route. Il s’agit de la vallée du ruisseau de Courbanges. Le profil passe plus à gauche, là où la vallée s’encaisse davantage.
La grande échancrure à droite représente la profonde et large vallée de la Tardes à Chambon…qui n’est pas à proprement parler une vallée, mais un fossé d’effondrement…dont nous reparlerons.
Les routes intercommunales
La carte ci-contre montre les routes que l’on pourrait qualifier d’intercommunales qui traversent notre commune, c’est-à-dire celles qui relient les bourgs. Elle nous montre que le Bourg de Sannat est un carrefour important. On constate que huit routes partent du Bourg (ou à proximité du Bourg) pour rejoindre les huit bourgs des huit communes limitrophes.
Il y a bien sûr un lien entre la relative importance du Bourg autrefois, et cette situation de carrefour. Mais est-ce parce que le Bourg avait une relative importance que des routes ont convergé vers lui, ou est-ce parce que naturellement les chemins empruntés par les voyageurs se croisaient ici, que des maisons, des artisans, des commerçants se sont établis ici pour profiter du passage des gens. Cela a joué dans les deux sens sans doute, mais la situation naturelle de carrefour a dû être primordiale pour fixer une population.
Pourquoi ce site était-il favorable ?
Les deux principaux obstacles à la circulation des hommes, et encore plus des attelages autrefois, étaient les cours d’eau avec leur environnement souvent marécageux, et les reliefs élevés et (ou) en forte pente. La logique était donc de suivre au maximum les lignes de partage des eaux, c’est-à-dire les crêtes qui séparent deux vallées (en Limousin on appelle cela des « Pouges »), et quand on devait traverser les vallées, c’est-à-dire aller par « monts » et par « vaux », autant traverser là où c’était le moins difficile.
Si on regarde attentivement la carte, on constate que tous les cours d’eau coulent dans le sens sud-nord, ce qui est logique, étant donné l’inclinaison générale de la commune. Le Bourg se trouve entre les deux rivières qui structurent la commune, la Méouse et le Chat-Cros. Si l’on ajoute les affluents principaux, ruisseau de Réris, Noisette et ruisseau de la Montagne, on se rend compte que la voie naturelle pour rejoindre Chambon (qui fut autrefois une ville conséquente, première capitale de la Combraille et dotée d’une abbaye importante) passait naturellement dans la région du Bourg. D’autant plus qu’on ne pouvait descendre sur Chambon que là où une vallée entaillait le versant, afin de profiter d’une pente adoucie (il n’est qu’à comparer la descente par la route, et celle par le GR à partir de Bord-Mongeaud).
Pour déterminer la circulation dans le sens est-ouest, il faut ajouter un autre élément, le relief. Voir carte suivante.
Si l’on superpose la carte des routes et celle de l’altitude, on se rend compte que sur la droite de la carte, un obstacle se dresse. Nous l’étudierons dans le chapitre suivant. Maintenant constatons simplement que cet obstacle, bien visible dans le paysage, est la ligne de hauteurs qui est emprunté par la route Mainsat-Evaux du carrefour de la route de Châtain jusqu’au carrefour de la route des Rieux. Cet obstacle n’est traversé qu’en deux endroits, d’une manière secondaire au niveau de Savignat, et d’une manière principale, au carrefour des Fayes, à l’endroit précis où se situe presque un col (un col est un point « bas » sur une ligne de crête), là où la route s’élève brièvement mais fortement côté sud, juste après. C’est logiquement là, que sans doute de tout temps, on a privilégié la traversée de cette « petite montagne » …ce qui nous mène directement au Bourg, et en fait un carrefour, entre deux axes, l’un Nord-Sud et l’autre Ouest-Est.
Ajoutons que la traversée Ouest-Est est pratiquement impossible au nord, au-delà de la ligne en pointillés noirs. Les deux rivières, Méouse à partir du carrefour d’Anchaux, et Chat-Cros à partir de Pont-Ainé, s’encaissant dans des gorges profondes et étroites, deviennent infranchissables. Cette ligne en pointillé est le tracé du « chemin ferré » qui fut très probablement une ancienne voie romaine !
Dernière précision : les villes et les bourgs sont souvent situés dans des zones de contact, aux limites d’ensemble géographiquement et économiquement différents, mais complémentaires, c’est le cas par exemple au pied des régions élevées. Or si le haut de la commune n’est pas une montagne, et si le bas n’est pas la plaine, il n’en demeure pas moins que de grands contrastes de même nature, différencient les deux parties de la commune. Et le Bourg, ce n’est certainement pas un hasard, est situé à l’exacte limite des deux zones.
L’ensemble des routes et les villages
Ces villages que nous avons figurés jusqu’à présent par des points, donnons-leur leurs noms, et traçons les routes qui y conduisent pour avoir une vision complète du réseau routier sannatois.
Sur les cartes précédentes, au titre des routes principales figuraient deux routes que d’aucuns auraient rangé dans les routes secondaires, celle de Samondeix-La Chaize et celle de Saint-Pardoux. Mais c’était bien autrefois deux routes intercommunales. La première était une des deux routes pour se rendre à Evaux, en passant par les Rieux et St-Julien, , la seconde est naturellement la route de Châtain…au moins depuis le milieu du 19ème siècle.
Les routes qui sont ici représentées sont les routes actuelles. Il en existait d’autres autrefois qui assuraient la liaison entre les villages et qui subsistent à l’état de chemins, mais pas toujours, car certains ont pu être privatisés par le passé. Mais il existait aussi des chemins de liaison intercommunaux (équivalents de nos routes d’aujourd’hui) qui ne sont plus que des chemins au sens moderne du mot, qui méritent particulièrement d’être mis en valeur. Nous en parlerons dans la page du site consacrée aux anciennes routes.
Enfin cette carte générale nous permet d’effectuer un petit récapitulatif, plus évident à comprendre et à ressentir surtout pour les cyclistes que pour les automobilistes, distinguant les routes de « Pouges », ou d’interfluves (= entre les rivières), des routes qui vont par « monts et par vaux ».
Dans les secondes, côtes et descentes se succèdent presque sans arrêts, alors que dans les routes de Pouges, elles sont beaucoup plus rares. Globalement, étant donné l’orientation des rivières, et de notre mini-montagne de l’est, les routes sud-nord ont une légère déclivité descendante, et traverse peu de rivières qui font descendre puis remonter. Exemples : la route Mainsat-Chambon dans sa traversée de la commune (deux enchainements descente-côte seulement le passage de la Méouse au pont Lavalluche et de la Noisette au pont du Montfrialoux). La route Mainsat-Evaux également dans sa traversée de la commune (aucune véritable côte) ou la route Sannat-Tardes jusqu’à la traversée de la Méouse à Saint-Jean la Bregère. Des routes anciennes devenues de simples chemins appartiennent à cette catégorie, dont le « Chemin de Pouges » qui est l’ancienne route d’Auzances, ou le GR des Fayes à l’arbre du loup.
Sur la carte ci-contre les chemins de Pouges, (ou d’interfluves), c’est-à-dire ceux qui suivent autant que faire se peut les lignes de crête (ou de partage des eaux), sont coloriés en vert. On peut constater qu’ils convergent naturellement vers le site du bourg de Sannat, justifiant ainsi la situation de carrefour que nous évoquions.
C’est d’autant plus vrai si on ajoute le chemin ancien qui était désigné sur le cadastre Napoléon comme chemin d’Auzances à Sannat (ce qui en faisait également le chemin de Châtain). Il figure sur la carte en pointillés verts 2
Il arrive au Bourg à côté du lotissement des Trois-Fonds, et il est connu aujourd’hui sous le nom de « Chemin des Pouges ».
A la vérité on peut ajouter sur la carte un autre chemin « de Pouges » qui évitait le bourg pour aller directement d’Auzances à Chambon. (Également figuré en pointillés verts) 3. Il part de la départementale Mainsat-Evaux au niveau des Fayes, et suit le GR jusqu’à la Chaize, ensuite il rejoint la route de Chambon par la route qui vient du Poux. Il est désigné en 1864 dans le « Tableau général des chemins » rédigé par le Maire à la demande du Préfet, sous le nom de « Chemin de Bussière-Nouvelle à Chambon ». Mais sur le cadastre de 1837 ce chemin ne bénéficie pas encore de cette appellation, contrairement au chemin d’Auzances à Sannat précédemment cité. Ce qui signifie que le Bourg était bien autrefois le lieu où convergeait la circulation venant des régions d’Auzances ou de Mainsat, c’est-à-dire du sud de la Combrailles, et qui se dirigeaient vers le Nord ou le Nord-Est, pour se rendre à Chambon, ou pour aller au-delà, en traversant la Tardes à Chambon, ou à Tardes.
Des compléments sur cette notion de carrefour sont présents dans l’article consacré au Bourg. Cliquez ici.
Les anciennes communes “sannatoises”
Nous avons jusqu’à présent considéré Sannat dans sa configuration actuelle. Mais celle-ci ne date que du 19ème siècle. De 1836 exactement. Le Sannat originel était beaucoup plus petit.
En 1797, lui fut rattachée la plus grande partie de la commune de Fayolle, mais une part non négligeable échut à Châtain (le Métrand et le Mazeau) et une autre à Mainsat (Le Fraisse et Basgros).
En 1836 ce fut le tour de la commune de Saint-Pardoux-le-Pauvre.
On se rend nettement compte sur la carte que l’ancienne commune de Sannat se réduisait à la moitié nord actuelle et que tout le sud lui échappait.
Le Bourg qui parait si admirablement situé au centre de la commune ne l’était pas du tout dans la configuration primitive. Il était au contraire très excentré, à la limite des deux autres communes. Ce qui n’explique sans doute qu’aucune des deux n’ait pu développer un véritable bourg, le bourg de Sannat remplissant cet office.
Les anciennes communes “sannatoises” et le relief
Enfin si l’on superpose la carte du relief (en rouge au-dessus de 500m, en vert, en dessous) et celle des anciennes communes (limites figurées par un trait noir), on constate que Fayolle et Saint-Pardoux correspondent presqu’exactement à ce que l’on a appelé « Sannat-le-Haut », et l’ancien Sannat à « Sannat-le-Bas ».
La différenciation historique rejoint ainsi la différenciation géographique.
Le Bourg par sa situation, à la limite des trois communes, (ce qui lui a sans doute permis depuis longtemps de rayonner sur l’ensemble des trois collectivités), et la limite des hautes et des basses terres, est un point de contact, un trait d’union, où se rendaient naturellement les habitants des villages voisins, qu’ils appartiennent à Sannat, à Fayolle ou à Saint-Pardoux. Cela explique sans doute l’absence de survivance d’antagonismes que l’on rencontre parfois dans d’autres communes, fusionnées depuis pourtant longtemps.