Sannat : une “Marche” puissance quatre (ou plus)
La période aquitaine et limousine
Nous, habitants d’ici, de Limousins, nous étions donc devenus Marchois…
La période aquitaine et marchoise
Du 1er au 12ème siècle, les histoires du Limousin et de L’Auvergne furent très liées. Elles ont toutes les deux appartenu à l’Aquitaine : Province romaine, Royaume wisigoth, Royaume puis Duché d’Aquitaine (sauf à une très courte période pour l’Auvergne). La frontière entre le domaine royal en voie d’extension et l’Aquitaine passait au nord de notre région, de nos ex-régions Limousin et Auvergne. (Notons que cette frontière était également la frontière linguistique entre langue d’oïl et langue d’oc). De l’autre côté, c’était le Berry qui appartenait au roi de France depuis le début du 12ème siècle, et le Bourbonnais, duché vassal du roi de France en cours de constitution à partir du 13ème siècle.
Le comté de la Marche naquit vraisemblablement entre 955 et 958 à l’initiative des ducs d’Aquitaine pour constituer un écran protecteur, à la limite des possessions du roi de France. Il fut placé sous l’autorité de Boson Ier dit le Vieux, seigneur de Charroux. Au sein du comté on distinguait la Basse Marche correspondant au nord de la Haute-Vienne (chef-lieu Le Dorat), et la Haute Marche, correspondant à la Creuse, (chef-lieu Guéret), à laquelle nous appartenions désormais.
La Marche joua pleinement son rôle d’état tampon à partir du 12ème siècle et jusqu’à la fin de la guerre de cent-ans, au milieu du 15ème siècle, face aux ambitions des rois de France qui entendaient bien, depuis l’avènement des Capétiens à la fin du 10ème siècle conquérir leur royaume. En effet les choses se gâtèrent au milieu du 12ème siècle avec l’arrivée des Anglais en Aquitaine à la suite de la répudiation d’Aliénor d’Aquitaine par le roi de France Louis VII en 1152, et de son remariage avec le comte d’Anjou, Henri Plantagenêt, deux mois plus tard. L’époux devint presqu’aussitôt après roi d’Angleterre sous le nom d’Henri II, le père des fameux Richard Cœur de Lion et Jean-sans-terre. Henri et son épouse régnaient sur l’Angleterre et sur presque la moitié ouest de la France, à l’exception de la Bretagne, alors que le domaine royal se limitait à un petit territoire allant du nord de Paris au sud de Bourges. Devait alors commencer un conflit, qui, avec des pauses heureusement, dura trois siècles entre Français et Anglais.
Le début de la domination française
La Combraille “autonome”
Le pays de Combraille s’intercale entre Bourbonnais, Haute-Marche, Montagne limousine et Monts d’Auvergne. C’est depuis très longtemps une terre de confins : d’abord entre les peuples gaulois Arvernes, Lémovices et Bituriges, puis entre les diocèses de Limoges, de Clermont et dans une moindre mesure de Bourges. (Les diocèses furent des circonscriptions administratives de l’Empire romain avant de devenir des circonscriptions religieuses). C’est une région de plateaux qui vont de l’est de la Creuse au nord-ouest de l’Auvergne et aux terres vallonnées du sud-ouest de l’Allier. Elle est aujourd’hui partagée entre trois départements (Puy-de-Dôme, Allier, Creuse) et deux régions administratives (Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine). Sa population actuelle est estimée à 40 000 ou 50 000 habitants pour ce qui concerne le noyau du territoire. Enfin comme la Marche c’est une terre de transition linguistique entre oc et oïl, historiquement en langue d’oc, mais progressivement pénétrée d’influences venues du Bassin Parisien qui ont généré cette zone de transition linguistique qu’on appelle le « croissant » qui pour nous en Creuse va de la RN 145 à la limite nord du département.
La Combraille est une entité très ancienne dont le nom apparait sur les documents au 11ème siècle avec la baronnie (ou principauté) de Chambon. Peut-être d’ailleurs les deux noms ont-ils la même origine. Peu d’auteurs s’accordent sur l’origine du mot Combraille. Les suspicions sont fortes quant à une étymologie liée à Chambon (Cambo), principale agglomération et base d’un puissant lignage féodal. Mais pour Wikipédia : Le nom du territoire vient du celtique comboro. Dérivé de cumba, “vallée”, le mot signifierait « débouché, rencontre de vallées », allusion aux confluences de nombreuses vallées.
La Combraille fut divisées au Moyen-Age en plusieurs seigneuries dont les plus importantes furent en Limousin celle de Chambon, et en Auvergne celle des Rochedragon (établis à Roche d’Agoux, de l’autre côté de Charron) ou celle des Chazeron (sur la commune de Manzat). (Peut-être même, au tout début de son existence, au 11ème siècle la seigneurie de Chambon exerçait-elle son autorité sur un territoire qui englobait une partie de la Combraille auvergnate, jusqu’à la Sioule).
La Combraille « marchoise » jouissait d’une certaine indépendance au cœur du Moyen-Age sous l’autorité d’un puissant lignage féodal, celui des seigneurs de Chambon. Ses limites étaient mouvantes et pas toujours claires, mais on peut considérer que dans sa partie marchoise, la Combraille formait un ensemble d’une quarantaine de paroisses, entre les cours de la Tardes et du Cher, qui allait de Soumans à Crocq, et qui comprenait 5 châtellenies (Lépaud-Chambon-Evaux-Auzances et Sermur), mais 3 paroisses constituaient des enclaves appartenant au roi de France, Mainsat, Rougnat et Sannat.
Mais cette Combraille « marchoise » perdit son autonomie en 1180 lorsque Pétronille (ou Péronnelle) Cambonia, unique héritière du fief, épousa Guy II d’Auvergne ; la Combraille basculait alors dans la mouvance auvergnate…
La guerre de cent ans : La Combraille au cœur du conflit
Le Franc-Alleu
Le Franc-Alleu a une origine et un tracé complexe : fruit des crises et des exemptions fiscales accordées au 14ème et au 15ème siècle. Ensemble disparate, éparpillé, les paroisses du Franc-Alleu sont une sorte d’anomalie de la géographie seigneuriale, un démembrement de la Combraille, situé majoritairement dans le diocèse de Clermont, dans le sud de la seigneurie. C’est un ensemble éclaté d’une vingtaine de paroisses qui s’étend de Sannat au nord, à Féniers et Saint-Merd la Breuille, en pleine montagne limousine, au sud. Sans cohérence, ni réalité politique, le Franc-Alleu est un artifice géographique qui est pourtant doté de spécificités qui lui donnent une identité propre. Trois siècles de conflits dans un territoire naturellement pauvre. Que pouvait-il en rester ? La misère ! Et elle était sans doute telle dans le sud de la Combraille que le roi de France dut accorder des exemptions d’impôts qui firent qualifier ce territoire de Franc-Alleu. (Un alleu est une terre pour laquelle, celui qui la possède, ne doit ni hommage, ni redevances au seigneur). Mais ce n’était pas un franc-alleu complet, c’est-à-dire déchargé de toute sujétion ou contrainte seigneuriale. Les paysans restaient tenanciers des seigneurs et étaient souvent serfs, leur exemption n’était que relative. Cependant Bellegarde qui en fut la capitale du point de vue royal (alors que le comte d’Auvergne avait son château à Crocq) semble avoir eu un statut de ville franche, lui permettant par exemple d’accueillir des serfs en fuite.
Six actuelles communes appartenaient au Franc-Alleu hors continuité territoriale : Bellegarde, Mainsat, Sannat côté ouest, Charron, Rougnat, Fontanières côté est.
La période française
Notre Combraille était désormais durablement orientée vers le Bourbonnais et l’Auvergne, et tournait le dos à la Marche et au Limousin, tout en restant dans le diocèse de Limoges. Sous les sires de Bourbon, Chambon était supplanté par Evaux qui devenait siège du bailliage (circonscription administrative et judiciaire), alors que la capitale de la Combraille était transférée à Montaigut. Symptôme des différentes autorités qui rivalisaient entre elles, si le seigneur de Combraille, détenteur du fief, résidait à Montaigut, le bailli, représentant du duc d’Auvergne était à Evaux, et parallèlement le roi installait un prévôt dans la ville nouvelle de Bellegarde, bastide fondée à l’exacte limite entre la Marche et la Combraille, au 13ème siècle semble-t-il. Mais Bellegarde était en Combraille, et non en Marche, comme pourrait le faire croire le complément de nom attribué au 19ème siècle.
Au total on voit bien que s’est progressivement détachée de l’Aquitaine une entité limousine qui plongeait ses racines dans la Gaule d’avant la conquête romaine, puis une sous-entité marchoise sans racines particulières, puis à l’intérieur de cette Marche une sous-sous entité Combraillaise aux racines incertaines, puis une sous-sous-sous-entité le Franc-Alleu, sécession de la Combraille. Sannat étant lui-même une sous-entité de ces derniers, Combraille et Franc-Alleu, participant des deux !
Qu’est-ce qui distingue la Combraille de la Haute-Marche ? (Et donc du reste de la Creuse)
Par contre en Combraille, plus pauvre, les seigneurs pour garantir leurs revenus se montrent plus intransigeants. Le servage de Combraille et de Franc-Alleu est personnel, le paysan est réputé taillable et corvéable à merci. Interdiction de partir, de se marier librement et de migrer, même temporairement. Ce qui explique que la migration saisonnière arrivera plus tardivement en Combraille.
Cette différence dans l’émigration des maçons est nettement perçue par l’intendant de la généralité de Moulins, Florent d’Argouges, en 1686. Dans son rapport au roi Louis XIV, parlant de l’élection de Guéret qui recouvrait à peu-près la Haute-Marche, il écrit
« Quoiqu’elles (les paroisses) soient situées en assez mauvais pays, néanmoins la taille n’y manque pas de s’y payer parce que les habitants sont la plupart des maçons qui vont travailler dans les ateliers et édifices publics »
Quelques pages plus loin, l’intendant parle de l’élection d’Evaux qui correspond en gros à la Combraille :
« Comme les habitants ne sont pas habitués à aller travailler au loin, ils ont beaucoup moins d’argent et plus de peine à payer leurs tailles.
Le dépouillement des registres baptistaires des deux communes combraillaises de Sermur et Lupersat montre une émigration saisonnière certaine dans la première moitié du 18ème siècle qui n’existait pas au 17ème. Cela confirme l’affirmation de l’intendant de Moulins en 1686. (Alors que l’émigration en Haute-Marche remonte au moins au 16ème siècle, voire au 15ème).
Cette pauvreté touche, certes dans une moindre mesure les seigneurs, aussi. Rares sont les seigneurs qui se font construire ou qui se font rebâtir des résidences à la fin du 15ème siècle : si en Marche le phénomène est fréquent, en Combraille les nouveaux châteaux et maisons-fortes sont rares. (Deux exemples seulement à priori : Lépaud et Ligondès, commune de Chambonchard).
La Haute-Marche se caractérise également par un vaste mouvement de réorganisation des seigneuries : de nouveaux seigneurs, venus d’autres régions, particulièrement du Berry et du Limousin, ou issus de la bourgeoisie, s’installent et commandent l’exécution de nombreux et beaux terriers, rédigés en excellent français et non en occitan (influence du bassin parisien que l’on retrouve dans la rédaction de la coutume de la Marche en 1521). C’est beaucoup moins le cas en Combraille, ce qui devait logiquement se traduire par un moindre affaiblissement de la langue occitane.
Pour compléter ce triste tableau, il faut ajouter que le faible développement socio-économique s’accompagne aussi d’une forte insécurité. Le retour à l’ordre après la guerre de 100 ans n’est pas immédiat et les vols, usurpation de terres, brigandages et autres perturbations empoisonnent la vie de la paysannerie plus longtemps qu’en Marche. Le Franc-Alleu fruit d’une exemption fiscale est sans doute la région la plus touchée, et donc la plus épargnée par l’administration royale.
« Les bordures orientales du diocèse de Limoges, comprimées entre des entités territoriales plus importantes, relativement plus riches, même si ce n’était pas l’opulence, plus puissantes, sont finalement marginalisées. Pauvreté aigue, statut servile lourd, enclavement et isolement, faible pénétration de la modernité, médiocre contrôle politique et administratif : pour les hommes des années 1500, être réputé venir du pays de Combraille ou du pays de Franc-Alleu ne devait pas être une source de fierté… » lit-on sous la plume d’historiens.
Le pays est pauvre, plus pauvre encore que les régions avoisinantes… (et sans doute encore plus dévasté par la guerre de cent-ans dans cette zone frontière où guerroyaient les soutiens du roi de France venus du Berry ou du Bourbonnais, et les partisans de l’Angleterre et de l’Aquitaine à laquelle étaient rattachés le Limousin et la Marche. Et le danger venait moins des troupes régulières de temps de guerre que des mercenaires débauchés de temps de paix, les fameux routiers, nombreux dans cette zone tampon…Songeons en outre que le conflit avait commencé bien avant la guerre de 100 ans, dès le milieu du 12ème siècle avec la répudiation d’Aliénor d’Aquitaine et son remariage avec Henri II d’Angleterre.
La situation à la veille de la Révolution
La guerre de cent-ans passée, allait se produire un mouvement en sens inverse. A l’extrême fragmentation du pouvoir, succéda la centralisation qui fit de nous des sujets, puis des citoyens français. D’abord des sujets dans le cadre d’une monarchie de plus en plus centralisée, et de plus en plus absolue, telle qu’elle se mit en place de François 1er à Louis XIV. Malgré tout, les pièces du puzzle restaient, nous écartelant en de multiples circonscriptions géographiquement dispersées.
Pour résumer la complexité de notre situation, qui a forcément eu une influence sur notre identité, voici de qui nous dépendions à la veille de la Révolution :
Généralité (circonscription administrative, fiscale et judiciaire à la tête de laquelle est un intendant) : Moulins (dont faisait partie également l’élection de Guéret)
Election (Subdivision de la généralité dont le rôle est essentiellement fiscal) : Evaux (qui allait de Nouhant à Mérinchal, et de la Tardes au Cher)
Sénéchaussée (Subdivision essentiellement judiciaire) : Guéret. Nous étions une enclave de la sénéchaussée de Guéret alors que la Combraille et le Franc-Alleu appartenaient à la sénéchaussée de Riom puis de Moulins.
Coutume (Ensemble des règles de droit, ancêtre du Code civil) : Marche (alors que ceux précédemment cités relevaient de la coutume d’Auvergne)
Parlement (Cour d’appel) : Paris
Gouvernement (Subdivision militaire à la tête de laquelle était un gouverneur) : Auvergne
Diocèse (même chose qu’à l’heure actuelle) : Limoges (Mais le Franc-Alleu en majorité dépendait de Clermont)
Archiprêtré (Subdivision du diocèse) : Combraille. Le siège de l’archiprêtré était à Lupersat
Mais à la fin de l’Ancien Régime, la subordination de la Combraille à l’Auvergne en divers domaines est contestée par certains. Dans une délibération du 25 février 1789, les habitants d’Evaux notent que « le pays de Combraille a des privilèges réels, il n’appartient à aucune province ; il est une des hautes baronnies du royaume…il a ses Etats particuliers…il est indépendant…il aurait dû être convoqué par son bailli et avoir des députés particuliers… » (NDLR aux Etats Généraux)
Conclusion
Changement et continuité… Des communes et des départements aux comcom et aux grandes régions
Les communes
Les communes furent créées dans un souci de rationalisation et d’épanouissement de la liberté en décembre 1789. A la campagne elles s’identifièrent aux anciennes paroisses. Certaines étant de taille trop petite, très vite des fusions furent engagées. Ainsi en fût-il de la commune de Fayolle qui fut intégrée à celle de Sannat probablement en 1798-1799 (la population de la commune passe de 666 à 965 habitants) ; puis ce fut le cas de celle de Saint-Pardoux-le-Pauvre en 1836 (la population communale passe de 1158 habitants à 1772). Chacune de ces communes ne se limitait pas au seul village actuel et possédait ses propres villages. Nous en reparlerons ultérieurement. La population était sous la Révolution, en 1793, de 666 habitants pour la commune de Sannat, 299 pour la commune de Fayolle, et 220 pour celle de Saint- Pardoux. Mais ces trois communes que la Révolution et la Monarchie de Juillet marièrent différaient cependant. Nous avons vu que Sannat fut une « marche » par ses appartenances successives. Mais comme si cela ne suffisait pas, Sannat lui-même est une marche à lui tout seul. Une marche au double sens du mot, région frontière entre deux ensembles différents, mais aussi une marche comme celle d’un escalier. Une marche qui oppose les hauts plateaux du sud qui nous viennent de Millevaches, et les bas-plateaux du nord qui nous mènent vers le Berry. La limite, très nette, est la courbe de niveau 500m. Elle passe exactement par le Bourg. Tout change de part et d’autre : le paysage, le climat, le sol, la richesse (ou la pauvreté) du terroir, et autrefois de ses habitants…et donc l’importance de la migration saisonnière des maçons, et donc la qualité du bâti…ce qui fait qu’aujourd’hui la partie la plus pauvre de la commune est la plus belle ! (Notons que nous fûmes une commune maçonnante, mais assez tardivement, et que nous constituons une limite, dans ce domaine aussi. Au-delà, en allant vers le nord-est de la Creuse, la migration était très faible alors qu’elle était importante dans le sud-est du département). Sannat le Haut, Sannat le Bas, mais compliquons encore les choses en précisant que le Sannat du haut n’est pas le Sannat d’avant la Révolution, ce sont ses annexions, réalisées après, celles des communes de Fayolle et de Saint-Pardoux. A peu de choses près le Sannat historique correspond seulement au bas de la commune, plus le Bourg, qui est une zone de contact.
Les départements
On voit, sur cette première proposition de découpage des départements, que la Creuse aurait pu avoir une configuration assez différente de celle qui fut la sienne. Elle aurait été décalée à l’ouest (jusqu’à Bellac et Le Dorat, c’est-à-dire la Basse-Marche), et amputée du nord-est (Boussac) et du sud-est (Plateau de Millevaches). Mais la région d’Evaux, et donc Sannat, auraient bien été creusois.
Les nouvelles collectivités territoriales : ComCom et Grande Région
L’identité engendrée par nos successives appartenances peut resurgir là où on ne l’attend pas, et peut-être nous permettre de comprendre des événements qui de prime abord nous semblaient saugrenus. Tout se passe comme si cette identité était enfouie dans notre mémoire collective, engendrant cette permanence inconsciente chère à Emmanuel Todd. J’en prendrais deux exemples :
Notre appartenance communautaire : Alors que la logique devrait nous faire appartenir à la ComCom de notre chef-lieu de canton et « métropole » Evaux les Bains, nous avons fait le choix, il y a une vingtaine d’années, confirmé encore récemment, de faire partie de celle d’Auzances-Bellegarde, aux côtés de nos historiques frères du Franc-Alleu. (Je rappelle que nous étions une enclave du Franc-Alleu au cœur de la Combraille). Agrandie, cette ComCom se nomme aujourd’hui Marche et Combraille en Aquitaine. Toute notre histoire est dans ce nom ! Il ne manque que Limousin !
Notre appartenance régionale : Puisqu’il fallait grandir, nous disait-on, pour acquérir une taille européenne, nous devions nous Limousins, nous unir. En 2015 le Président Hollande voulut nous contraindre, aux côtés du Poitou, à un mariage contre nature avec l’adversaire d’au-delà de l’ancienne frontière politique et linguistique (La région Centre devenue Centre Val de Loire). La résistance de son ancienne épouse, qui ne se prénomme pourtant pas Aliénor, empêcha ce forfait, et nous fit retourner dans le giron de notre ancienne région Aquitaine, à laquelle nous avons appartenu, de près ou de loin, pendant la plus grande partie de notre histoire. Cette Aquitaine n’était pas nouvelle malgré ce qu’en dit son nom, elle était très veille, mais sans doute toujours jeune.
Ainsi va l’histoire qui est, ne dit-on pas, un éternel recommencement !
Sources
• La frontière occidentale de l’Auvergne du XIIe au XVe siècle (Josiane Teyssot Maitre de conférences Université Clermont-Ferrand)
• La Combraille à la fin du Moyen-âge (David Glomot)
• Cartes de l’Atlas historique du Limousin.
• Paroisses et Communes de France
• Dictionnaire d’histoire administrative et démographique Creuse Sous la direction de Jean-Pierre Bardet et Claude Motte