Reptiles
Les connaissances de plus en plus approfondies que nous avons des dinosaures ont remis en cause le classement traditionnel que nous avions des reptiles. La classification actuelle présente les reptiles comme étant des vertébrés que l’on dit à « sang froid », il faut plutôt parler de température corporelle variable (contrairement aux mammifères dont la température corporelle est stable) ; à écailles et dont corps est allongé. Mais avec l’avancée des recherches et des technologies, on sait désormais que de nombreux dinosaures possédaient des plumes, des poils et avaient une température corporelle stable. Ils étaient beaucoup plus évolués que nous le pensions, ne serait-ce que d’avoir probablement des capacités cognitives avancées pour certaines espèces. Mais il y a 65 millions d’années…boum! Plus rien ou presque.
Si cette météorite n’avait fait que frôler notre planète, nous serions certainement les descendants évolués des dinosaures.
Les plus terribles d’entre-eux étaient les théropodes dont leur plus célèbre représentant ; le Tyrannosaurus Rex ou T-Rex ; croisait pourtant plus dangereux que lui. Or ces théropodes sont encore présents parmi nous, par leur descendance que sont les oiseaux. Ben oui, vous avez des mini T-Rex dans vos poulaillers ! Et vos poules ont des ancêtres qui avaient des dents.
Encore plus étonnant, les plus proches parents actuels des oiseaux sont les crocodiliens, l’un des quatre ordres de reptiles actuels avec les squamates (lézards, serpents), les sphénodons absents chez nous car présents uniquement en Océanie et les tortues.
En Europe, nous croiserons donc plus couramment des squamates et des tortues.
Les reptiles actuels sont tétrapodes, ce qui ne semble pas évident au premier regard. En effet, pour certains comme les serpents, les pattes sont réduites à l’état de vestiges osseux. Il sont recouverts d’écailles ou de plaques osseuses, parfois agrémentés de pointes, de cornes, de crêtes ou de fanons. Mais ils ne portent plus de plumes ou de poils.
Lézard vert (Lacerta bilineata)
Le lézard vert européen est de l’ordre des squamates (qui portent des écailles selon l’origine latine du nom de l’ordre) et de la famille des Lacertidés. Ce lézard est essentiellement présent en France (sauf dans le nord et la Corse), et l’Italie. Il est aussi présent dans l’extrême nord de l’Espagne, les îles anglo-normandes, le sud de la suisse et une petite partie de l’Allemagne. Sa couleur d’un vert vif moucheté de noir est complétée d’un bleu plus soutenu chez les mâles au niveau de la gorge. Il peut atteindre les 30 cm. Il est strictement protégé par la loi.
Lézard des murailles (Podarcis muralis)
Ce petit lézard de moins de 20 cm et de moins de 10 g est courant en France métropolitaine. Sa couleur varie du marron au gris. Il a un cousin proche avec lequel il peut-être confondu, le lézard catalan. Mais ce dernier n’est observé que dans les Pyrénées, la haute provence et les cévennes. Ce lézard est ovipare et peut pondre jusqu’à 9 oeufs. Il se nourrit essentiellement d’arthropodes. Son biotope favori est principalement composé de rocailles, de ruines, de vieux murs ensoleillés et il est très aussi présent en milieu urbain.
Lézard des murailles “mélanique” ou “mélanisé”
« Petite » explication :
Dans tous les règnes du vivant, la nature joue des tours plus ou moins heureux. Parmi ceux-ci, les défauts dus à des gènes défectueux. Ces défauts peuvent être mortels, handicapants ou différencient seulement certains spécimens d’une espèce par rapport à leurs congénères.
C’est le cas de la pigmentation de la peau. Les cas les plus fréquents dans le règne animal sont l’albinisme, du latin Albus qui veut dire blanc et le leucisme du grec Leukos qui se traduit lui aussi par blanc. Ceux-ci sont dus à l’absence totale ou partielle de mélanine qui est responsable de la coloration plus ou moins foncée de la peau, des poils et des yeux. On connaît des tigres blancs, des lions blancs mais aussi des bisons, des cerfs, des grizzlis, des reptiles comme le python ou le crocodile et Snowflake le gorille blanc. Nos animaux domestiques sont aussi sujets à ces deux phénomènes. C’est un problème de survie pour les animaux sauvages car ils perdent leur mimétisme et sont plus facilement repérables par leurs prédateurs. Ils parviennent rarement à l’âge adulte. Mais tous les animaux blancs ne sont pas albinos, l’ours blanc par exemple n’est pas un ours albinos, sa couleur blanche est naturelle et est due à la sélection et à l’adaptation naturelle à son milieu de vie depuis des millénaires. L’homme peut aussi être sujet à l’albinisme.
Mais le phénomène inverse existe aussi et cette fois on parle de mélanisme. Seuls les animaux sont touchés. Ce n’est plus une absence de mélanine mais une surproduction de mélanine. Le mélanisme est plus rare mais les cas les plus emblématiques sont les panthères noires qui sont en fait des léopards atteints de mélanisme. Les reptiles peuvent être atteints, c’est le but de petit rappel sur ces deux défauts de pigmentation car avec les photos ci-dessus, vous pouvez voir ce que cela donne sur un lézard des murailles.
Celui-ci a été photographié le matin du 14 juillet 2022 dans le bourg. Je pensais à une autre espèce de lézard mais après quelques recherches sur Internet, j’ai vu d’autres photos de lézards des murailles noirs dits mélaniques.
Orvet (Anguis fragilis)
Enfin un orvet vivant ! Car tous les spécimens que j’ai vus, étaient ; hélas ; morts sur nos routes. De plus, il est « entier ». Le peu d’orvets vivants aperçus (il y a très longtemps), ont eu à se délester d’une partie de leur anatomie.
Contrairement à ce que pense la très grande majorité de nos concitoyens, l’orvet n’est pas un serpent, mais un lézard. Certes il n’a pas de pattes et il semble couvert d’écailles comme les serpents mais des différences notables ne laissent aucun doute sur sa nature réelle.
La tête pour commencer, petite, elle est cylindrique et ne se distingue pas du corps au niveau du cou. Les vipères ou les couleuvres, par exemple, ont une tête plus large que le cou, triangulaire pour la vipère, ovale pour la couleuvre. Les serpents ont des écailles plus larges sur le ventre pour faciliter la reptation. La reptation des orvets est plus laborieuse et moins agile.
Enfin détail important, comme beaucoup de lézards, l’orvet à la faculté de se séparer d’une partie de sa queue en cas de danger. Ce phénomène se nomme « autotomie ». La queue repoussera mais plus courte. Son surnom est « serpent de verre ». L’orvet que vous verrez dans cet article est visiblement un adulte, il est plutôt de grande taille, 25 cm environ, et sa queue n’a pas eu à souffrir d’un raccourcissement impromptu. En général, les appendices raccourcis laissent apparaître une légère césure. Et j’ai bien sûr évité de le stresser pour qu’il conserve son intégrité physique.
Quant aux pattes, même si elles ne sont pas visibles, l’évolution lui a quand même laissé quelques vestiges visibles à la radiographie.
L’orvet est ovovivipare c’est-à-dire que l’incubation des œufs se fait dans le corps de la mère, les petits sortent de l’oeuf quasiment la ponte terminée. Pour info les oiseaux sont ovipares, l’incubation se fait pendant la couvaison, et les mammifères sont vivipares, les petits naissent formés. La ponte de l’orvet peut comporter de 6 à 12 œufs.
Même si l’orvet semble rare, il est en fait plutôt répandu en Europe mais les populations tendent à décliner à cause des modifications de son habitat. Et sa discrétion en fait un animal dont on connaît encore peu de chose.